[Le Kanst éditorial] Rien de très passionnant...

Alexis s'effodra sur l'un des canapés un peu détraqués de la redaction du journal... Toujours et encore une cigarette dans la main, il déplorait aujourd'hui l'absence compléte et totale d'article interessants, donc aucun des siens, dans ce "miserable bout de chiffon" comme il se plaisait a apeller le journal de la ville.

* Pfff... Rien, rien de rien, aucun complot, aucun meurtre, aucun vol..."

Du poing il tapa un grand coup sur la petite table basse qu'il avait devant lui, renversant un peu de son café.

"Ouuups!"

Il rattrapa sa tasse rapidement et epongea le café dans un tas de papiers qui avaient, il n'y a pas plus d'une heure, formé un debut d'article, qui lui, avait eu le mérite de presenter un peu d'interet, mais aussi un peu plus de verité que dans le reste du journal.
Il poussa un juron en s'en appercevant, et sa colère ne fit que monter et il jeta viollement le torchon mouillé dans la petite corbeille placée dans un coin de la salle.

* Je hais ces journées d'inactivité, trop peu interessantes pour etre vécues... Faites que quelqu'un passe cette porte avec un truc interessant a dire!*

Il se prit a esperer que cela arrive, mais dans un mouvement soudain de mepris envers cette idée sotte, il se rassit et finit son café d'un trait.
Dans un silence seulement troublé par le bruit lointain des presses, il tira plusieurs fois sur sa cigarette, le regard vague et vide.

Soudain, et contre toute attente, Alexis entendit frapper trois legers coups a la porte.

[Je peux?^^ Je vais essayer d'inventer un truc...]

La personne qui avait frappé ces trois légers coups à la porte poussa cette dernière. La porte finit de s'ouvrir seule, lentement, et apparut, à l'encadrement, Matou. la jeune femme japonaise portait toujours le même long manteau noir avec un col en fourrure noire aussi.
Dans sa main gauche elle tenait un long porte-cigarette noir.

Matou affichait un léger sourire mystérieux et on pouvait lire son excitation dans ses yeux. Sa main droite, dans sa poche, était refermée sur un médaillon qu'elle venait de trouver... Mais pas n'importe où...

"Je peux entrer?" demanda-t-elle poliement.

Autant la nuit la vie de Matou était mouvementée, autant le jour, elle était obligée de se créer des aventures pour ne pas s'empater...

Interieurement, Alexis jubilait. Son voeu venait d'etre exaucé avec une telle facilité..; Enfin, pour le moment, seulement la première partie...
La femme qui venait d'entrer, Alexis la reconnut immédiatement, bien qu'il ne l'ait jamais vu en personne. C'etait la femme dont on voyait le portrait sur de nombreuses affiches en ville, Matou, ou quelque chose comme ca.

Malgré sa joie, le viseage d'Alexis ne resta pas impassible comme a son habitude (selon lui, il ne fallait pas exprimer de la joie ou de la colère devant des inconnus...). Il se fendit en un enorme sourire

" Con piacere (avec plaisir)! Entrez, je crois bien qu'il serait malvenu de renvoyer la personne qui vient me tirer d'un ennui mortel!"

Il se leva d'un bond, attrapa une chaise et la posa avant de se laisser retomber sur le canapé.

"Asseyez vous. Bien, pourquoi venez vous me voir, auriez vous une quelque declaration interessante a faire? Un mystère a m'expliquer...."

Il posait ces questions mais il etait presque sur que ce n'en etait rien. Après un petit silence de sa part, il leva son doigt vers la main enfoncée dans la poche de la jeune femme en face de lui.

"Un... objet a me montrer sans doute..."

C'etait le jeu preferé du jeune homme. N'abattre ses cartes qu'au dernier moment. Tout d'abord jouer le bleu, l'inexperimenté, puis d'un coup, abattre sa sentance qui n'en devenait que plus exacte... Et ce toujours avec une vois posée et définitive.

Alexis jeta un court coup d'oeil au medaillon. La seule chose interessante etait ce C gravé.
Il eclata cependant d'un grand rire, ce qui n'arrivait pas souvent.

"Aaah... voila ce que j'aime dans le genre humain, les plus grans mystères de la terre sont et restent inexpliqués et nous nous préoccupons de retrouver des aiguilles dans des bottes de foin.
La voie de la sagesse me pousserait a ecrire une petite annonce et atendre patiemment..."

Ce que venait de dire Alexis sous entendait pleinement qu'ecrire une annonce etait bien la dernière chose a faire.
Il se leva, tira un grand coup sur ca cigarette et s'aprocha de la fenetre.

"C... Cela pourrait bien etre C comme Caldes... Mais puisque cela rique d'etre interessant, comme vous le dites, je peux dire que ca l'est... Mais dites m'en plus..."

Alexis resta silencieux quelques secondes, et après avoir jeté son megot fatigué dans la corbeille, il reprit, se retenant de justesse d'allumer une autre cigarette. En lieu et place, il prit une pièce qu'il s'amusa a jeter en l'air pour la rattraper ensuite.

"Nous jouons tous les deux au meme jeu n'est-ce pas? On s'ennuie, alors nous tentons tous deux de garder le "suspence" et de ne pas trop en reveler a l'autre... En clair, nous avons tous deux tendance a donner les information a l'autre au compte-goutte..."

Il se retourna vers Matou et lui adressa un sourire, c'etait un jeu qui l'amusait, meme si c'etait bien moins drole lorsque c'etait celui en face de vous qui y jouait. Il reprit finalement:

" ... Je vois deux facons d'elucider cela. Soit nous allons au Bar clandestin des Caldes risquer notre peau, sot nous ne retrouverons jamais le propriétaire de ce truc... Et cela n'aurait aucun interet..."

Alexis haussa les épaules.

"Il ne fait aucun doute que vous ne souhaitez pas retrouver le posesseur de cet objet. Si je comprends bien, vous voulez... agacer, taquiner un des gangs les plus dangereux d'amerique... Si cette annonce est trop lourde en sous-entendus, on se retrouve avec une batterie de tueurs aux fesses.."

Tandis qu'un homme normal aurait catégoriquement refusé, un homme fou pesé le pour et le contre, et un inconcient tout de suite accepté, tout le choix d'Alexis reposé sur un lancer de pièce.

Pile, il suivrait la jeune femme dans son idée folle qui pourrait bien le mettre en danger, Face il passerait a coté de quelque chose de passionnant.

La pièce retomba dans la main du jeune homme en abattant sa sentence définitive.
Alexis releva la tete avec un grand sourire et dit.


"Je marche! Avez vous des idées de ce qu'on pourrait mettre dans cette petite annonce?"

Un large sourire illumina le visage de Matou.

Puis elle prit un instant pour réfléchir. Pour qu'un Caldes vienne à un rendez-vous donné par une petite annonce, il fallait attiser sa curiosité... mais comment?

"Ca, j'avoue que je n'y avais pas encore réfléchi..." dit-elle en fronçant les sourcils.

Donnez le rendez-vous dans un ieu particulier peut-être?
Oui, c'était peut-être une bonne idée.

"Il faudrait peut-être demander au propriétaire du médaillon de venir dans un lieu qui pourrait signifier beaucoup de chose pour lui."

Alexis resta silencieux. Il reflechissait a plein régime.

"Hum... le problème est ce lieu dont vous parlez... comment savoir? On ne sait rien du posesseur du medaillon... Peut etre peut-on lui donner rendez vous devant le fleuriste, au café ou dans un tout autre lieu... Je ne sais pas ou..."

Il commenca a faire les cent pas et se ralluma une cigarette avec un joli briquet en argent qu'il reposa sur la petite étagère ou il reposait toute la journée.

" Mais vous, vous savez."

Encore une fois, Alexis laissa sa déduction tomber. Pourquoi sinon aurait elle parlé d'un lieu qui rapellait des souvenirs.
Il tira sur sa cigarette et laissa la fumée s'echapper.

"Ce lieu pourrait bien etre celui d'une rencontre marquante.
Mais cela dépend de la nature du posesseur du pendentif...
Peut etre, la rencontre... avec une femme..."

Alexis jeta un regard en biais vers le jeune femme bien etrange qui etait venue le sauver d'un ennui mortel.

D'abord, Matou ouvrit de grands yeux étonnées. Elle n'avait jamais pensé à ça encore...
Mais son regard se transforma et ses yeux brillèrent d'exitation.

*Oh oui! Ca, ça va être drôle...*

Puis avec un large sourire qui faisait penser à celui d'une gamine qui allait recevoir un énorme cadeau à Noël, Matou répondit :

"Ca, c'est une riche idée! On commence quand?"

Un rendez-vous avec une femme... Oui c'était parfait pour attirer un homme du gang des Caldes. Mais une idée vient faire s'évanouir le beau sourire de Matou.

"Mais... Et si c'est une femme?"

Si c'était une femme... Matou serait drôlement déçue, mais elle ne préféra pas l'ajouter.

[HJ : Au fait... Le médaillon est à qui veut. ]

Alexis s'arreta. Il n'avait lui meme pas pensé a cette possibilité.

"Hum... Dans ce cas, on pourrait rediger l'annonce sans utiliser le moindre adjectif feminin ou masculin. Cela risque d'etre difficile mais possible.Il y a aussi une ultime solution..."

Il resta silencieux quelques instants, ayant pour seul mouvementregulier ce mouvement du bras qui amenait sa cigarette a sa bouche.
Finalement, il reprit la parole, mais en prononcant quelques mots dans sa barbe.

"... Trouvé un medaillon.. gravé C... la matière, la forme, qui semble etre très precieux... Cherche a rencontrer son posesseur activement... sais des choses importantes a lui faire parvenir... rendez vous...
Le tout en inserant de petites phrases qui pourraient faire penser a des codes..."

Alexis resta silencieux un instant et s'assit sur une chaise en face d'une machine a ecrire. Il se mit a taper frenetiquement sur les touches, produisant un concert de cliquetis qui brisaient son silence.
Quelques secondes plus tard, il sortit sa feuille et lut a haute voix.

" Trouvé medaillon gravé "C". Doit absolument rencontrer le proprietaire dans les plus bref delais pour lui faire parvenir message de "E". Rendez vous devant le fleuriste a 15h le XX. P.S: Le chat dort"

Il posa la feuille sur son bureau, se frotta les mains avant de tirer une nouvelle fois sur sa cigarette. Il en profita pour ouvrir la fenetre, pour que la fumée puisse s'echapper.

" Alors, Matou, qu'en pensez vous? Je pense que cela pourrait marcher... "

Il replongea ses yeux sur la feuille, quelques secondes avant de dire:

" Exeptionelement, je passerais sur les deux dollars qu'il vous aurait fallu payer si c'etait un autre jour, mais puisque vous m'avez tiré d'un ennui profond..."

" Mon nom n'a pas une grande importance, mais puisque vous insistez, je m'apelle Alexis Verdana. Onorato di conoscerli [Ravi de vous connaitre]"

En disant cela, il fit une petite révérence, plus par ironie qu'autre chose, puis se remit a marcher dans la petite pièce, tout en remettant ses cheveux en place.

"Pour organiser ce rendez-vous, ca depend de ce que vous voulez faire. Mais mieux vaut prendre une arme, on n'est jamais trop sur avec les gangsters"

*Et c'est pas parce que je suis italien que j'en suis un... Marre de toutes ces betises sur les mafiosos...*

Un grand sourire quasi-sadique se dessina sur le viseage d'Alexis. Pour sa part, s'il devait rencontrer un membre d'un gang, il en aurait profité pour glaner des infos sur la vente d'alcool a N.Y, et plus particulièrement a Little Italy, rapport a son père, mais aussi s'amuser un peu...
Et peut etre etais-ce pour la mème raison que la jeune japonaise etait venue pour dispenser cette annonce.
Le jeune Italien ne put s'empecher d'emettre un petit rire.

Matou resta silencieuse un moment. C'était effectivement plus prudent d'être armé dans ce genre de situation. Mais Matou n'avait pas d'arme et ne savait pas s'en servir et elle n'avait jamais ressenti le besoin de s'en servir. Elle avait bien trop peur de tuer quelqu'un sans le vouloir.

"Et si je ne suis pas armée... C'est grave?" dit-elle en mordillant nerveusement son porte cigarette.

La seule idée d'avoir à porter une arme sur elle l'effrayait. Plus ce genre d'objet se trouvait loin d'elle, mieux elle se portait.

"héhéhéhé, quand je parlais d'une arme, je ne parlais pas forcément d'un pistolet ou d'un couteau..."

Alexis aimait parler de cette facon enigmatique, ce qui lui faisait toujours avoir une longueur d'avance sur la personne devant lui. Certes cette fois il eut pu s'en dispenser, mais cette habitude etait si profondément encrée dans son cerveau qu'elle ressugissait maintenant sans meme qu'il s'en rende compte.

Il tira longuement sur sa seconde cigarette, souflla la fumée puis, après une longue respiration, reprit.

"Une arme n'est pas forcement faite pour blesser. Elle peut simplement vous donner des occasions, empecher votre ennemi d'agir... Le bloquer... La facon dont nous parlons tous deux par enigmes est une arme qui nous permet d'etre superieur a celui qui nous écoute... "

Il se hissa sur le bureau puis s'assit. Il plongea ses yeux dans ceux de Matou et lui dit:

"Si je vous disais que je detiens dans ce bureau la plus puissante arme de la terre, capable de ruiner toute votre vie a jamais, celle de votre famille et vous faire devenir la personne la plus a plaindre de la terre entière? Surprenant non? Et meme plus surprenant encore, cette arme n'est que cette machine a ecrire, pour peu qu'elle soit combinée a une personne intelligente..."

En disant cela, il sourirt. Mais d'un sourire légèrement mélancolique, comme si ca n'etait pas une perspective qui le rejouissait...
La voix basse, il laissa echapper une faible phrase, a peine audible pour Matou

"Meme la meilleure mitrailleuse du monde ne peut tuer une opinion..."

Lorsqu'il entendit cette question, alexis fut pris au dépourvu. Il descendit de son perchoir et se mit a faire les cents pas. Il n'en avait pas la moindre idée. Il se demandait meme pourquoi la jeune femme etait venue le voir si elle n'en avait elle meme pas la moindre idée. Finalement il se reprit et tenta de trouver quelque chose.

"Bah.. Euh... Mhhh... Vous pouvez..."

La pièce fut empli d'un silence génant. Il ne pouvait pas trouver quelque chose qui correspondrait a Matou.

" Tout dépend de ce que vous voulez faire! Vous amuser? Glaner des infos? Vous rapprocher des Caldes? Je pense que ce n'est pas une bonne idée de me demander ce genre de choses a moi... J'ai des idées qui vous deplairaient, ou qui, tout simplement, n'auraient aucun interet pour vous..."

Il se remit a marcher nerveusement, machonnant la cigarette qu'il avait dans la bouche et qui ressemblait de plus en plus a un mégot. Il s'arreta soudain, une idée en tête.

"Ou aloooors... J'ai un compromis qui pourrait nous interesser tous les deux. Moi, je veux glaner des infos, vous voulez vous amuser... Que diriez vous d'y aller ensemble, nous pourrions, dans le meme temps, atteindre nos objectifs a tous les deux... Cela vous interesse?"