Autumn Redwine [Agent d'assurances]

Nom :

Prénom :

Surnom :

Date de naissance :

Âge :

Sexe :

Ville de naissance :

Famille :

- Probablement un père, Oscar Redwine, et une mère, Mary Redwine, encore vivants, sans qu’il ait eu une quelconque confirmation qu’ils existent encore.

- Deux demi-frères cadets, Tobias et Walter, restés en Angleterre.

Profession :

Autumn travaille pour une véreuse agence d’assurances où il surveille les assurés pour éviter qu’il leur arrive des incidents fâcheux. Par les temps qui courent, c’est presque indispensable, d’autant plus que sa compagnie assure tous risques de nombreux mafiosi plus ou moins fréquentables. (Mais plutôt moins que plus, d’ailleurs.)

Armes :

Autumn possède, comme souvenir de la pègre londonienne, deux colts modèle 1911 à culasse doublée d’une crosse inamovible, et une lourde chaîne fixée à son manteau, qui, comme on pourrait le deviner, n’est pas strictement décorative.

Caractère :

Autumn est un être impulsif, facilement violent, très chaleureux, mais aussi, et souvent, d’un manque de scrupules flagrant. Très éclectique, il est capable de passer rapidement de la plus grande joie à l’abattement le plus total, sans d’ailleurs que ç’ait la moindre conséquence sur la façon dont il agit.
Il parle beaucoup, relativement bien, avec un langage souvent suranné où fleurissent quelques expressions argotiques. Néanmoins, lorsqu’il réfléchit, ce qui peut aussi lui arriver, il reste silencieux des jours entiers afin de démêler des problèmes évidemment liés à ses assurés douteux.
Lorsqu’il est lancé dans une affaire louche, il n’hésitera pas à réfléchir uniquement avec ses poings, et à cogner avant de penser. Cela explique, d’ailleurs, pourquoi la plupart des gens dont on lui a confié la protection en ressortent en sécurité. (Ou morts de sa main, mais l’assurance ne joue pas dans ces cas-là.)
Autumn est, de façon étonnante, assez timide avec le sexe faible, bafouille et rougit aisément en face d’une femme, et serait incapable de porter la main sur l’une d’entre elles.

Description Physique :

Autumn a une carrure assez impressionnante (N.B. Pour l’époque !). Il mesure près de deux mètres, avec une largeur d’épaules telle que peu de portes de cabines téléphoniques peuvent le laisser passer. Par bonheur, il téléphone peu.
Il a un long visage légèrement hâlé, et il pose constamment sur son nez une paire de lunettes de myope aux verres poussiéreux, qui cachent ses deux yeux d’un bleu profond. L’ensemble de sa physionomie reflète à la fois la détermination et une sorte de bonhomie. Il marche légèrement courbé, ce qui, étant donné sa haute stature, passe relativement inaperçu. Ses cheveux, d’un noir délavé et mat, tombent en boucles harmonieuses sur son front.
Autumn n’est pas très élégant. Il porte le plus souvent un vieux trench-coat poussiéreux, sans la poche duquel est cousue une chaîne, et dont presque tous les boutons sont tombés. Sur le sommet de son crâne, un large feutre assez rigide et qui a depuis longtemps perdu sa forme originelle se tient. De son manteau émergent deux bottes de cheval usé jusqu’à la corde, et tachées de tous les alcools que la terre a pu porter, et encore d‘autres, bien moins courants.

Histoire :

Autumn est né le 2 janvier 1988, par une froide matinée d’hiver, sur le divan familial des Redwine, à la fin d‘un grand bal où les plus grands noms de Londres se sont montrés, devant un feu d’enfer en plein cœur de Whitechapel, dans l’une des rares maisons élégantes qui parsèment ce quartier mal famé. Durant toute la soirée, les banquiers, les aristocrates, les grands propriétaires terriens et les industriels de Londres ont dansé, accompagnés par le piano du jeune musicien français Ravel, engagé à prix d’or pour l’occasion. Il s’agit de la preuve de la réussite des Redwine dans le milieu ingrat de la sidérurgie, alors qu’une génération plus tôt ils faisaient figure d’abominables arrivistes. En effet, l’arrière-grand-père d’Autumn, simple forgeron, n’aurait pu imaginer qu’en lançant son fonds de commerce il deviendrait l’instigateur d’un véritable empire de l’acier, porté à son apogée par son petit-fils Oscar, propriétaire de plus de la moitié des biens du pays dans ce domaine. Devant la montée redoutable, écrasante et impitoyable de cette famille, qui n’avait pas hésité à pulvériser tous les obstacles pour se faire un nom, les anciens riches, les nobles de sang, par crainte et admiration, avaient consacré son succès. La reine elle-même avait anobli le simple Oscar Redwine, descendant d’ouvrier, pour en faire Lord Redwine, adulé par les foules.

Mais durant la soirée donnée pour cet anoblissement, tous les regards se portaient sur sa femme, la superbe Mary Redwine, actrice romanesquement enlevée par les hommes d’Oscar durant une représentation de Phèdre particulièrement provocante, et mariée secrètement quelques jours plus tard. La rondeur légère de son ventre n’ajoutait qu’un autre charme à la jeune blonde aux yeux clairs et aux formes abondantes qui regardait avec émerveillement le faste extraordinaire de la réception. Soudain, en plein milieu d’une valse langoureuse où un jeune homme Italien, proche des milieux de la mafia Londonienne, enserra d’un peu trop près et caressa avec un peu trop de sensualité la jeune femme, les douleurs de l’enfantement commencèrent. Aussitôt, la musique cessa, tout se tut, et les invités formèrent cercle autour de Mary et d’un médecin fort heureusement invité en la circonstance. Comme si l’enfant, agacé des frasques de sa mère, n’avait demandé qu’à sortir, l’accouchement ne dura que quelques minutes. Mais au moment où Oscar allait féliciter sa femme dont il tenait tendrement la main sous le regard noir de l’Italien, ses yeux se posèrent sur l’enfant. Contrairement à ses parents, il avait les cheveux d’un noir de jais, et un joli teint olivâtre, ce qui ne laissait presque aucun doute, sur sa paternité réelle.

Autour du divan, l’on se mit à murmurer de plus belle, puis, l’Italien se leva, empoigna fermement la main de Mary, la releva, l’embrassa passionnément et de façon provocante, puis, sans que personne ne songe à l’arrêter, sortit de la maison avec elle, laissant Oscar atterré, le nourrisson dans les bras.

Quelques semaines plus tard, Oscar fit annuler son mariage, et se remaria bientôt avec une riche veuve qui avait dix ans de plus que lui, et dont il eut deux enfants. Quant à Autumn, son fils, il l’envoya dans un orphelinat religieux en Écosse afin d’étouffer l’affaire. Là-bas, il vécut les quinze premières années de sa vie. Sous la férule rigide cet Orphelinat, il se montra rapidement à la fois un esprit fort, rebelle, apte à susciter admiration et révolte chez ses camarades, et une intelligence supérieure, incitant ses professeurs à lui faire quitter l’Écosse pour qu’il puisse donner la mesure de son talent à Londres. Ainsi, sans le savoir, Autumn revenait sur ses pas et revoyait la ville qui l’avait vu naître. Il fit de brillantes études de droit durant la guerre, et, à vingt ans, diplôme en poche, il partit en quête d’un cabinet d’avocats qui lui donnerait un argent facile. Il trouva bientôt une organisation d’avocats plus ou moins marrons qui se faisait une gloire de défendre les pires mafieux en échange de primes considérables. Quoi que l’on en dise, ils avaient du talent et remplissaient avec maestria leurs contrats, ce qui leur donnait une certaine notoriété dans les milieux de la pègre Londonienne. Après une série de procès gagnés par le tout jeune avocat, il eut lui-même quelques ennuis avec la police à cause d’un vice de procédure qu’il avait « créé » à l’aide du graissage de quelques pattes, et dut envisager de partir de Londres. Fort heureusement, l’un des « parrains » qu’il avait défendu le prit sous son aile et lui fit une lettre de recommandation pour son cousin, chef d’une agence de prêt sur gages, de protection personnelle et de corruption de magistrats, installé à Kanst. C’est ainsi qu’à la fin de l’année, après une traversée clandestine sur un cargo de marchandises et un passage obligé au bureau des immigrants à Ellis Island, pas loin de New York, Autumn put rejoindre cette ville et commencer sa nouvelle vie...

[Début de son histoire avec le sujet: Soirée-spectacle]