[La grande place] À la recherche d’un sale rongeur...

[Bon, il faut peut-être que je m‘occupe un peu de moi, non mais.]

Cela faisait une semaine depuis son affaire foireuse sur les quais. Elle avait quitté l’appartement de son frère, dès le lendemain de son erreur et était rentré chez elle pour récupérer.

Elle avait dorénavant reprit un peu de force, même si par moments, elle ressentait encore une légère douleur sur son flanc droit. Mais elle essayait de ne pas y penser et de continuer à faire comme si de rien n’était.

Car après tout, elle n’avait toujours pas revu son père, ni aucuns autres membres du gang depuis ce jour. Et elle ne lui avait donc pas parlée de cette blessure, ni de la perte de la cargaison. Même s’il devait se douter de cette défaite en étant ainsi sans nouvelle de sa fille depuis plusieurs jours.

Tout ce qu’elle avait en tête, maintenant qu’elle avait, à son goût, suffisamment récupéré, c’était ce sale ‘rat’ des Caldes. Il n’allait pas s’en tirer aussi facilement. Et elle avait bien l’intention de se charger de son cas, même si elle était seule à l’affronter. Mais avant tout, le retrouver.

Mais, comment faire pour le retrouver ? Elle ne voulait pas avoir à demander à un des membres de son gang, car forcement son père allait finir par être au courant. Et il ferait tout pour l’arrêter et lui dire que quelqu’un d’autre pouvait se charger de cette histoire à sa place.
Ça, il en était hors de question...

Elle cherchait donc un autre moyen de le retrouver. Et, perdu dans ses réflexions, elle arriva sur la grande place de Kanst, la tête totalement ailleurs.

Au milieu des quelques passants qui vaguaient à leurs occupations quotidiennes se trouvait Thomas. De son pas ferme et rapide, il quitta la foule des trottoirs pour se rendre directement sur la Grande Place qui symbolisait le coeur de la ville.

Après son affaire de raquette qui s'était mal déroulée dans la boucherie, il avait été contraint de prendre quelques jours de "repos" pour se faire oublier des forces de l'ordre. Bien entendu, il avait également du se débarrasser de son véhicule, ce qui faisait désormais de lui un piéton pur et simple.

Ainsi, il se sentait à la portée de tout le monde, et une certaine paranoïa l'avait gagné depuis ces quelques jours de tranquillité. Néanmoins, il parvenait toujours à garder son calme, et à cacher ses émotions.

La raison pour laquelle il se trouvait ici était simple : il n'avait plus une seule cigarette et avait décidé de se déplacer pour en acheter. La Grande Place ne se trouvait pas très loin de son lieu de résidence, et il jugeait bon de reprendre ses activités quotidiennes.

Alors qu'il rangeait le paquet dans sa poche après l'avoir acheté avec un certain soulagement, son regard croisa une silhouette qui lui était familière au milieu de la foule. Il s'agissait de la fille de son patron ; Amanda Tiwold.
Sans vraiment y réfléchir, ses pas le conduirent directement aux côté d'Amanda, ou il s'inclina légèrement et la salua.

" Mademoiselle. "

Thomas se redressa et accorda l'un des rares sourires sincères qu'il possédait à Amanda tout en ajoutant :

" Si je m'attendais à vous voir ici... Comment allez-vous ? "

Elle marchait, toujours plongé dans ses pensées, quand elle entendit une voix l’interpeller. Elle s’arrêta, et tourna la tête dans la direction de ce nouvel arrivant, et reconnu en lui, le second de son père, Thomas.

Ce n’était vraiment pas un coup de chance pour elle, qui essayait depuis une semaine de ne pas recroiser le moins membres de son gang avant d’avoir réglé son affaire.

Ça y est, elle était bonne pour l’interrogatoire, en tout cas, c’était ce qu’elle se disait. Mais elle n’essaya pas de ce dérobé, et fit face à ce contre temps.
Qui sait, maintenant qu’elle était en face d’un membre des Tiwolds, peut-être arriverait-elle à avoir quelques informations qui auraient pu lui échapper pendant sa courte convalescence et qui lui serait utile.

Puis elle l’écouta avant de lui répondre, c’est vrai qu’elle était arrivée à la grande place,... Elle ne pensait vraiment pas avoir marché jusqu’ici.
Ah! Comment allait-elle ? Question classique à laquelle elle répondait très souvent positivement sans que cela soit réel. C’était inconscient, elle avait toujours eu du mal à dire qu’elle n’allait pas bien même quant cela avait été le cas.

" Et bien je suis là comme vous pouvez le constater, et je vais tout aussi bien qu’à l’ordinaire. Et vous, que faites-vous ici ? Vous êtes sur une nouvelle affaire que mon père vous a confiée, j‘imagine... "

Comme à son habitude, ses paroles étaient englobées de froid comme le temps environnant et qui faisait tout son charme. L‘hiver était une saison qui lui allait à ravir. Mais vu qu’elle avait toujours parlé de cette manière avec tout le monde, sauf son frère, il n’y avait rien d’extraordinaire à ça, bien au contraire.

Même s'il ignorait complètement pourquoi, la froideur du ton d'Amanda réconforta le coeur de Thomas. Il n'y avait aucun doute possible, il s'agissait bien d'Amanda Tiwold, LA fille de son père.
A cette pensée, il réalisa que cela faisait quelques temps maintenant qu'il n'avait plus eu aucune nouvelle de son patron.

Non pas qu'il désirait briser sa routine légère et réconfortante, il souhaitait juste être le protagoniste d'une quelconque source d'action.
C'était un fait, Thomas était fait pour l'action.

" Une nouvelle affaire ? Non, pas exactement. A vrai dire, ma dernière affaire ne s'est pas aussi bien déroulée que ce que j'avais pu imaginer. J'ai du me confronter à des risques inutiles... "

Il prit une grande inspiration. Non pas qu'il avait toujours la hantise de froisser la fille du patron, mais il se devait de se montrer correct envers cette dernière.

" Une rumeur circule par-ci et là. Il semblerait que les Caldes renforcent leurs effectifs. "

Thomas fouilla dans la poche intérieure de sa veste et en sortit le paquet de cigarette franchement acheté. Il en sortit une, la porta à sa bouche et l'alluma rapidement avec son briquet argenté.
La fumée enrobait son visage. Son sourire avait maintenant disparu et il s'adressa à Amanda avec la plus grande franchise :

" Vous savez, le manque d'action commence sérieusement à me consterner. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour que votre père me confie une nouvelle affaire ! "

Il toussota et reprit avec un air confus :

" Désolé, si je me comporte de la sorte, mais ce froid... ce temps... Tout est vraiment... Si... Si pathétique... "

Elle écouta Thomas lui parler de sa dernière affaire qui avait selon ses dires plus mal tourné que prévu. Elle n’était donc pas seule dans le cas d’une affaire foireuse. Ce qui lui fit murmurer pour elle-même.

" Bienvenu au club. "

Mais elle se tut aussitôt, il ne fallait pas qu’elle en dise trop, même si elle avait dit ces quelques mots dans un murmure presque inaudible et qu‘il y avait peu de chance pour qu‘il les ait entendus prononcés. Car si son père apprenait ce qu’elle cherchait à faire, il la mettrait de côté, comme souvent dans ce genre d‘affaire. Alors mieux fallait-il se taire, surtout devant son bras droit.

Puis la suite des paroles de Thomas, tournèrent autour des Caldes, voilà qui pourrait être intéressant. Peut-être allait-elle, trouver dans les phrases du bras droit quelque indice sur ce ‘Rat’ des Caldes.

Aie, mais si ces rumeurs son vrai, et qu’il renforce effectivement leur effectif, elle aurait sûrement plus de mal à le retrouver, mais elle n’allait pas se décourager pour si peu.

Le manque d’action dont semblait se plaindre Thomas, la fit sourire dans son fond intérieur, même si ça ne se voyait pas sur son visage.

* Si je rentrais maintenant, vous seriez sûrement déjà sur une nouvelle affaire... *

Oui, elle n’arrivait vraiment pas à se sortir sa vengeance de la tête, c’était plus fort qu’elle. Mais ne voulant pas lui en parler directement, elle essaya d’en savoir plus sur les Caldes.

" C’est pourtant vivifiant comme froid. Mais dites-moi, d’où vienne ces soi-disant rumeurs ? Sont-elles fondées au moins ? Qui les fait circuler ? "

Ne préférant pas en demander trop dès le début, elle s’arrêta là pour le moment.

(Encore une fois, vraiment désolé pour cet énorme retard !)

Thomas fut surpris de l'intérêt soudain que porta Amanda sur ces rumeurs. A dire vrai, lui-même ne savait pas exactement si elles étaient réellement fondées ou pas.
Sans vraiment s'en rendre compte, son ton vira sur la défensive et il regarda nerveusement autour de lui, comme s'il regrettait ses paroles :

" Eh bien... Ce ne sont que de simples rumeurs de quartier... J'en entends par-ci et par-là... "

Il porta une cigarette à sa bouche et l'alluma nerveusement.
Tandis que la fumée embaumait son visage aux traits fins, il fixa Amanda avec un regard qu'il n'employa que très rarement.

" Excusez-moi mais... Pourquoi semblez-vous vous intéresser autant à ces quelques rumeurs ? Je veux dire, les Caldes renforcent leurs effectifs, c'est un fait ! Nous faisons exactement la même chose, peut-être moins rapidement mais nous le faisons également. "

Thomas marqua un temps et reprit enfin, sourire aux lèvres :

" Ah...! A moins que vous vous y intéressiez pour une raison bien précise... N'est-ce pas ? "

Sa cigarette calée entre son index et son majeur, il la porta lentement à ses lèvres et avala une bonne bouffée qu'il recracha quelques secondes plus tard.

" Libre à vous de m'en parler ou pas. Après tout, vous êtes la fille du patron. Mais sachez une chose : en temps que bras droit de votre père, je ne peux lui cacher quoi que se soit. En revanche, s'il ne pose pas la question... "

Elle sentit, la nervosité qu’avait fait surgir ses quelques simples questions... En savait-il plus qu’il ne le prétendait ? Voulait-il consciemment lui cacher quelque chose ? Elle ne le sera sûrement pas... Mais bon, ce n’était pas parce qu’il ne pouvait pas lui fournir des réponses qu’elle se découragerait pour autant... Il est étrange de voir comment la vengeance peut être motivante.

C’était à elle de répondre à Thomas... Mais malgré qu’elle aurait bien eut besoin d’une aide pour retrouver cette saleté au service des Caldes. Elle ne pouvait pas se permettre de faire connaître cette vengeance personnelle à son père...

Elle s’approcha de Thomas, posa sa main gauche sur son épaule droite, et s’approchant encore davantage de son oreille, elle lui répondit enfin en ses quelques termes:

" C’est bien dommage, que vous ne puissiez garder la chose pour vous, car vous auriez pu mettre utile... Mais bon, je réglerai mes affaires seules comme toujours, alors à une prochaine. "

Elle continua en avançant droit devant elle. Ce qui fit qu’ils se retrouvèrent dos à dos, mais seulement pendant quelques petites secondes. Car à peine, c’était elle éloignait de trois pas, qu’elle s’arrêta net dans sa marche, comme prise d’une soudaine réflexion... Elle se retourna vers le bras droit de son père et lui demanda, alors qu’il était encore de dos:

" Vous seriez peut-être où je peux avoir plus de renseignement sur ces soi-disant rumeurs ? Ou dois-je, la-aussi, me méfier, car vous iriez vérifier ce que j‘aurai pu demander... "

Oui, elle ne lâchait pas aussi facilement le morceau, elle avait besoin dans savoir davantage, mais pas par ses moyens à elle... Il fallait qu’elle en trouve d’autre, alors autant commençait d’une manière ou d’une autre.

Il fut surpris de la réaction d'Amanda qui posa sa main sur son épaule. Bien qu'il la connaissait assez pour avoir ce genre de contact avec elle, il n'avait cependant pas pour habitude d'être victime d'un contact si soudain. Il fit quelques pas nonchalants en arrière, mais ne put empêcher que la main de la fille de son patron se pose sur son épaule.

Les mots de la jeune fille lui parvinrent très clairement, mais il ne sut quoi répondre tant son coeur s'était précédemment emballé.

Son esprit s'interrogea quelques instants sur les paroles d'Amanda. Son rôle important au sein de la famille Tiwold ne lui permettait pas de se livrer à ce genre de choses. Cependant, étant donné qu'elle était la fille de son patron, il devait se comporter comme il se comportait avec leur père.

Elle se mit ensuite en marche, et Thomas crut sérieusement qu'elle ne se retournerait pas. Finalement, elle s'adressa encore à lui ; ils étaient dos à dos.

" Après tout... ce ne sont que de simples rumeurs... Et étant donné que vous êtes la fille de mon patron, je ne peux vous laisser agir en solo, car je me doute bien que si vous paraissez si intéressée, ce n'est pas pour rien... "

Il se retourna, lança sa cigarette, et fourra ses mains dans les poches de son pantalon. Puis il fit quelques pas en direction d'Amanda ; il était désormais face à elle.

" Ce que je vais faire devra rester entre nous, du moins, si vous acceptez mon aide... je veux bien vous aidez, et en échange, je ne dirais rien à votre père en ce qui concerne votre... Petite affaire... "

Il n'était même pas certain qu'Amanda s'était empêtrée dans une quelconque affaire, mais ses agissements trahissaient bien la vérité ; il fallait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte.

Il persistait à lui dire que ce n’était que de simples rumeurs, mais même si c’était le cas... Ces simples rumeurs pourraient peut-être lui fournir une aide pour la suite de ses recherches et peut-être même arriver à retrouver cette vermine, qu’elle ne supportait même plus d’avoir en pensée.

Bien sûr, il fallait sans douter, ses questions sur l’autre gang, et son envie d’avoir des réponses à ses questions, pouvaient facilement faire penser qu’elle avait autre chose derrière la tête que le simple fait de se renseigner. Mais pourrait-elle tout lui raconter à lui, le bras droit de son père. Cela l’étonnait fortement, mais peut-être que de simple bride suffirait si elle acceptait son aide...

Mais avant qu’elle n’accepte une telle chose, elle devait savoir. Savoir pourquoi Thomas allait l’aider, était-ce parce qu’il s’ennuyait ses derniers temps, que son père voulait avoir un œil sur elle, ou bien d’autre possibilité qui ne lui traversé pas l’esprit en ce moment ou qu‘elle ne voulait pas énumérer.

" Et pourquoi devrais-je croire à vos paroles, de ne rien dire à mon père ? Qu’es-ce que ça peut vous rapporter d’agir ainsi envers votre patron ? Surtout que vous ne gagnerez rien en me suivant... "

Ses paroles était un peu contradictoire, car d’un côté elle demandait une aide, mais d’un autre, elle faisait tout pour savoir si cette aide, était vraiment une aide ou non. Et si elle allait maintenant l’accepter, alors que c‘est-elle qui avait commencé...

Peut-être avait-il choisi d'agir à l'encontre des règles, mais il se mit à penser qu'Amanda était également son supérieur, et qu'il devait agir de la même manière avec elle qu'avec son propre père.

" Certes, je ne gagnerais sûrement rien. Mais je me sentirais coupable s'il vous arrivait quoi que se soit alors que je savais que vous mijotiez quelque chose. Vous savez, même si je suis très proche de votre père, il serait certainement plus facile pour lui d'apprendre ma propre mort plutôt que celle de sa fille. "

Il sourit quelques instants et ajouta :

" Nous allons dire que je rends à la famille un service de longue date. De plus, je m'ennuie ferme dans mon domicile. Je pense m'être fait oublier plus que nécessaire. D'ailleurs, en y pensant, je n'ai jamais travaillé avec vous sur une quelconque affaire, et il me tarde que savoir comment la fille du patron se débrouille pour parvenir à ses fins "

Thomas ajusta le noeud de sa cravate, passa sa main sur le devant de sa veste noire et sourit de plus belle.

" Puis-je maintenant savoir exactement ce qui vous attire autant vers ces rumeurs de bas quartiers ? Une altercation avec les Caldes, peut-être ? Ou est-ce simplement une affaire... Personnelle ? "

Elle laissa échapper l’ombre d’un sourire, quand elle entendit Thomas lui dire que son père préféré la mort de son bras droit à celle de sa fille. Un chose qui n’arrivait que très rarement, voir presque jamais, sauf peut-être avec son frère...

Puis il y eut le 'je n’ai jamais travaillé avec vous sur une quelconque affaire'. C'était tout à fait normale, son père ne voulait jamais qu’elle fasse quoi que ce soit, lui donnant, bon gré, mal gré la majorité des affaires qu’elle avait traitées jusqu’ici. Car même s’il ne lui disait, ni ne montrait rien, sur la réticence qu’il avait à lui donner une nouvelle affaire, elle le savait.

A la suite, du discours de Thomas, elle finit par accepter sa compagnie pour cette affaire personnelle. Espérons simplement que cette histoire ne se termine pas de la même manière que sur le port...

" Bien, j’accepte de t’en dire plus.
Les rumeurs m’attirent, car je suis à la recherche d’une personne. Cette affaire à bien commencé par une altercation, mais elle finit en affaire personnelle. "

Elle se rapprocha du bras droit de son père, elle ne voulait pas qu’une oreille trop indiscrète venant autant des Caldes que des Tiwolds, connaisse sa proie. Elle n’était pas aussi proche que quand elle avait posé sa main sur son épaule, mais cela n’en était pas loin.

" J’accepte tout renseignements, ou personnes pouvant me renseigner sur l’emplacement du 'Rat'. " Dit-elle seulement pour Thomas.

Puis, elle reprit du recul.

" Es-tu toujours près à me suivre dans ma recherche ? "

Elle savait que la réputation de ce ‘Rat’ était plus ou moins connu, mais elle savait aussi que le bras droit que son père avait choisi ne pouvait pas être impressionné aussi facilement par les états de service de cette vermine.

C'est avec une certaine satisfaction que Thomas écouta les explications d'Amanda.

* Alors... C'était donc ça... Elle a quand même beaucoup de cran pour vouloir retrouver un tel personnage... *

Le "Rat"... Quel personnage fascinant se mit à penser Thomas. Il lui tardait de faire enfin sa rencontre tant il en avait entendu parler aux quatre coins de la ville de Kanst. Malheureusement, il n'avait jamais eu la chance de le croiser durant l'un de ses nombreux contrats, mais il sentait que la chose n'allait plus tarder.

" Le "Rat" ? " s'exclama-t-il discrètement. " Etes-vous réellement sûre de vouloir le retrouver ? Pour ma part, il s'agit d'une rencontre plutôt intéressante... Mais pour la plupart des gens, il s'agit là d'un acte radicalement suicidaire... "

Un sourire faussement sincère se dessina sur ses lèvres. Il s'agissait là du même sourire qui ornait ses lèvres chaque fois qu'il était sur le point de tuer.

" Très bien, j'accepte. D'ailleurs, certaines rumeurs soutiennent le fait que ce... "Rat"... Se planque quelque part en dehors de la ville. Maintenant, reste à savoir si c'est la vérité... "

Tout en discutant avec Amanda, son esprit se mit à se questionner sur le "Rat" en lui-même. Comment se faisait-il qu'à une époque ou les armes à feu se faisaient de plus en plus prisées, un homme subsistait toujours à employer de simples armes blanches ? S'il était arrivé à se bâtir une telle réputation dans les rues de Kanst, Thomas se mit à penser que cette affaire pourrait finalement se montrer très intéressante...

Il ne lâchait pas l’affaire, cela lui plut, pourtant une partie d’elle n’en douter pas, venant du bras droit de son père.
Es-ce qu’elle voulait réellement le retrouver ? Ce n’était pas à en douter quand elle repensait comment il l’a traitée, et s’il s’agissait d’un acte suicidaire, elle s’en moquait bien, sa vengeance couvrant cette simple peur inutile.

" Bien sur, que je veux le retrouver, et même si cela m’apporte plus d’ennui qu’autre chose, je veux le revoir de nouveau devant moi. Mais cette fois-ci, les rôles seront inversés... " Dit-elle dans un volume décroisant, mais toujours audible.

Elle ne le montra pas, mais elle se maudit intérieurement d’en avoir trop dire, emportait comme elle l’était par sa vengeance et le but de sa vengeance se rapprochant de son emprise. Il fallait qu’elle fasse plus attention à ce qu’elle disait devant Thomas...

Puis il revint sur des rumeurs indiquant que cette saleté se trouvé en extérieur de Kanst. Si ces sources étaient bonnes, elle ne perdrait pas une minute de plus ici.

" Et vous savez où, exactement ? "

Elle s’apprêtait à reprendre son chemin, en direction d’un moyen de locomotion.

" Vous avez une voiture toute proche ou on prend la mienne ? "

Cela se voyait, elle ne voulait pas perdre une seconde pour retrouver ce ‘rat’, elle était bien décidée à le retrouver coûte que coûte. Et le plus tôt possible à en juger par son comportement.

L'enthousiasme dont faisait preuve Amanda laissa Thomas relativement septique. Par expérience, il avait appris que les affaires personnelles n'étaient jamais très simples à résoudrent ; elles pouvaient rapidement tourner au vinaigre, tant les émotions étaient sollicitées durant ce genre missions.

Cependant, il ne pouvait se permettre de douter de la force morale d'Amanda. Elle était tout de même la fille de son patron, et il ne devait pas la juger par ses simples états d'âme.

Face à la première remarque d'Amanda, il ne sut quoi répondre d'autre que ces simples mots :

" Si vous le dites... "

Vint alors le sujet du moyen de transport. Certes, Thomas possédait une voiture, et qui puis est, une voiture de luxe. Mais cette dernière demeurait piégée chez son garagiste personnel depuis sa dernière altercation avec la police. De ce fait, sa luxueuse berline noire ne sera pas de sortie pour cette nouvelle affaire.

" Désolé, mais mon seul moyen de locomotion est... Quelque peu connu des services de police de la ville. Je ne peux malheureusement pas compté dessus. "

Encore une fois, il ré-ajusta le noeud de sa cravate et plongea son regard dans celui d'Amanda. Les yeux de Thomas reflétaient une envie d'action très pressante.

" Je crois qu'il serait plus judicieux de nous rabattre sur la votre... Mais espérons qu'elle tiendra la route, car nous devons nous rendre eu milieu de la forêt, à l'extérieur de la ville. Un indic' m'a affirmé qu'un autre indic" qui... Enfin peu importe. Nous devons simplement nous rendre dans cette forêt. Il paraît que le "Rat" se planque dans une petite cabane, loin des forces de l'ordre. J'avoue que cela ne sera pas évident de le trouver, en admettant que ces rumeurs disent vrai... "

Elle n’ajouta rien au propos de Thomas. Il était temps de partir, et que cela soit autant pour lui que pour l’autre, cela se sentait. Ce n’est sûrement pas pour les mêmes raisons, mais le fait était bel et bien là.

" Bien, suivez-moi... "

Elle fit quelque pas, s’éloignant du cœur de la place. Cela faisait une bonne semaine, qu’elle n’avait plus prit sa voiture et pour cause, sa blessure n’était pas des plus agréable pour conduire une voiture sans forcer dessus. Alors elle avait tout fait pour éviter de la prendre ses derniers temps.

Et tout en marchant, elle s’adressa de nouveau à Thomas.

" Es-ce que vous connaissez la raison pour laquelle, il s’est reclus de Kanst ? Ce n’est pas dans ses habitudes généralement à ce que j’en avais entendu parler. "

Puis, comme si elle avait oublié quelque chose.

" Ah! Pourrez-vous conduire la voiture à ma place, s’il vous plait ? "

Elle savait que sa demande ne se faisait pas vraiment, mais elle avait envie d’avoir tout ses moyens si elle se trouvait de nouveau confronté avec ce ‘Rat‘. Et pour cela, il fallait aussi que les indicateurs aient donné de bonnes informations sur son emplacement actuel...

[Pour cause d'une erreur impardonnable de ma stupidité, le message de Thomas qui devait ce trouver avant celui-ci à était supprimé.
Veuillez encore m'excuser de ce désagrément, je suis vraiment désolé. ]
[La suite de son histoire dans: Un rongeur bien planqué... ]

Se faire oublier après un plan foireux...
Oui, ça pouvait être la raison de son éloignement de Kanst, pourtant ça ne pouvait être à cause de l’affaire où ils s’étaient croisés, il y a de cela une semaine maintenant.
A moins, que le fait de ne pas l’avoir tué, qu’elle est réussie finalement à fuir et à survivre, ait été un motif suffisant pour faire dire que leur embuscade avait loupé. Elle n’y croyait pas trop, il avait sûrement du avoir un autre contrat durant la semaine et celui-ci c’était peut-être mal passé.
Car lors de leur rencontre, il avait quand même réussit à récupérer la marchandise, ce qui était le plus important à ce moment là...
Et elle, bredouille, n’avait rien ramené. Pour tout dire, elle s’en fichait un peu de ne pas avoir récupérer la marchandise. C’était dommage pour le gang de ne pas récupérer cette cargaison, bien sûr. Mais ce n’était pas la seule, alors bon, elle ne s’en faisait pas trop.
Mais le fait de ne pas avoir prévenu son père, était à la fois un bon et un mauvais choix. Car si elle l’avait prévenu, il ne lui aurait jamais permit de poursuivre le ‘Rat’. Et d’un autre côté, elle devait peut-être avoir inquiété son père en le laissant sans nouvelle d’elle...

Thomas acceptait de conduire, elle n’aurait pas à tirer sur ça plaie encore titillant par instants et cela la soulagea en un certain sens. Elle sortit les clés de sa voiture de son sac à main, pour les passer au bras droit du gang des Tiwolds.

Puis tout en marchant dans le silence pour atteindre son véhicule, elle tourna à une dernière intersection et arriva au côté de la voiture, elle en fit le tour, pour monter à la place du passager...

Elle s’installa sur le siège, la voiture démarra et ils partirent vers la forêt...

[Je te laisse commencer le sujet dans la forêt. Je pense que c‘est plus la peine de continuer ici.]

[La suite dans: Un rongeur bien planqué...]