[Le café St James] Besoin d'un verre...et d'une chambre.

La porte s'ouvrit et Luciano entra en silence dans le bar en ce sombre matin. Il ne regarda pas autour de lui, mais il situait tout de même chaque objet, chaque regard. Il s'avança en silence jusqu'au comptoir et déposa sa malette dessus. Puis il s'assit. Il avait traversé quelques ruelles et avait bien étudié l'endroit. De temps à autres il jettait un bref coup d'oeil invisible sous son chapeau à la salle. Il ne se sentait pas en sécurité, mais ne le faisait pas parêtre.

Il attendit un serveur et tendit un billet sans regarder. De la même voix grave et neutre :

" Un verre d'eau, s'il vous plait"

Et il déposa le billet devant lui, de sa main gantée. Il n'était pas entièrement face au comptoir. Il se trouvait de telle sorte à appercevoir l'entrée d'un simple regard. Il passa une main dans sa poche et en ressortit une petite boite d'où il sortit un cigarillos. Il rangea la boite et l'alluma. La fumée l'entoura dans une danse de créature éphémères étranges qui entourait son chapeau et son visage. Un souffle vint emporter la fumée devant le visage dans un tourbillon. Il passa une main sur son visage. La fatigue de ces derniers jours arrivait.

La porte du café s'ouvrit lentement, dans un claquement feutré. Une jeune femme, grande et mince, entra silencieusement, saluant d'un signe de tête la serveuse. Johanna était, si l'on peut dire, une habituée. En dehors des soirées qu'elle aimait à passer dans le bar clandestin des Caldes, le Café St James est l'un de ses lieux de prédilection. Le café y était tout d'abord délicieux, mais l'atmosphère qui y règnait était apaisante, surtout dans la matinée.
Jo s'approcha du comptoir et s'installa avec agilité sur l'une des hautes chaises de bar. Elle retira son chapeau qu'elle posa sur le comptoir. Replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle adressa un coup d'œil à l'homme à côté d'elle, à demi tourné vers le comptoir. La fumée de son cigarillo voilait son visage, ne permettant pas à Johanna de l'identifier. Détournant le regard, elle s'adressa à la serveuse, d'une voix calme et... aimable. Ou en tout cas, plus aimable qu'habituellement.

«Un café, s'il-vous-plaît...
«Avec un peu de sucre, comme d'habitude?»
«Oui... comme d'habitude...»

La jeune femme en face d'elle opina du chef et s'occupa de la demande de Johanna. Celle-ci, en attendant, retira des gants qu'elle enfouit dans l'une des poches de son manteau, puis déboutonna ce dernier qu'elle fit glisser sur ses épaules. Enlevant ses bras des manches, elle l'appuya contre le dossier.

«Voilà votre café, Miss...»

Relevant la tête, elle aperçut la serveuse et lui adressa un bref «Merci», avant de poser les yeux sur sa tasse de café. Un demi morceau de sucre était déposé sur le rebord de la petite assiette, accompagnée d'une petite cuillère. Après avoir plongé le sucre dans le café, la jeune femme entreprit de tourner sa cuillère dans sa tasse, du bout des doigts, le menton posé dans son autre main.

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En cette sombre matinée, Alessandro marchait calmement dans les rues de Kanst une main dans la poche et l’autre portant sa fameuse mallette. Ses yeux étaient encore engourdis par le sommeil et il se dirigeait donc vers le café St James pour prendre un petit café et sortir sa tête du brouillard. Il saisit la poigné doucement avant d’entrer et de refermer la porte derrière lui. Son visage était caché par son chapeau noir et son foulard avait légèrement bougé à cause du courant d’air de la porte. Alessandro salua le personnel d’un petit signe de la tête et s’assit à une table se laissant tomber lourdement sur la banquette en soupirant. Le gangster commanda un café grappa pour se donner un bon coup de fouet avant de baisser légèrement la tête pour dissimuler ses yeux avec lesquels il observait les clients. L’homme était inconnu, jamais vu mais la jeune femme… son visage lui disait quelque chose mais il n’arrivait pas à mettre un nom dessus. Finalement il se découvrit, dévoilant son visage pour adresser un léger sourire à la serveuse qui lui avait apporté sa commande. Il porta la petite tasse à ses lèvres pendant qu’il posait l’une de ses mains sur la mallette qui était elle-même posée sur ses genoux, sous la table…

L'ouverture de la porte tira Johanna de sa rêverie. Elle glissa un regard vers le nouvel arrivant et haussa un sourcil. C'était un des membres du gang Caldes. Entré depuis peu, il avait un nom italien, se souvenait-elle. Leoni, Leonaldi... Elle ne savait plus. Sans lui adresser le moindre signe de bienvenue — de toutes façons, elle le connaissait à peine — Jo porta sa tasse à ses lèvres et huma l'arôme du café, les yeux fermés. Elle trempa ses lèvres dans le breuvage et se mit à le boire, à petites gorgées. Dieu, que cela faisait du bien!
La jeune femme reposa la tasse sur la petite assiette, et adressa un nouveau regard à l'homme (l'italien, là...). Il la dévisageait. Johanna pinça les lèvres, puis détourna vivement la tête. Elle l'observait du coin de l'œil, essayant de se rappeler son nom de famille, au moins...
Il avait retiré son chapeau, et buvait son café. Un grappa, si elle se souvenait bien de ce qu'il avait commandé.
Lissant du bout des doigts son foulard rouge, elle reprit entre son pouce et son index sa petite cuillère et recommença à remuer le reste de café.

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Alessandro termina sa tasse en prenant son temps pour savourer le goût et la chaleur du café qui réchauffait ses mains et son visage. Il la déposa et saisit son couvre chef avant de se lever et de s’installer au bar déposant la valise a ses pieds et retirant ses gants noirs qu’il plaça sous son chapeau. Le napolitain plongea ses mains dans ses poches et en sortit un paquet de cigarette. Il fit légèrement dépassé le filtre de l’une d’entre et le porta à sa bouche avant de chercher à nouveau dans sa veste des allumettes, mais il les avait oubliée. Il tourna légèrement son regard vers la jeune femme avec un petit sourire en coin et lui demanda d’une voix calme et posée :

« Pardonnez moi, mais est-ce que vous auriez du feu s’il vous plait. »

Il ne la quitta pas des yeux un seul moment, pour voir ses mouvements. Pourquoi tant de prudence ? Sûrement un réflexe qu’il avait développé durant ses dernières années passer avec des malfrats en tout genre.

L'italien s'était levé... Il venait de s'installer au comptoir, juste à côté d'elle, et avait posé une valise noire à ses pieds. Brusquement, l'objet lui rappela le nom de l'homme... Leone.
Il se tourna vers elle et parla d'une voix calme.

« Pardonnez moi, mais est-ce que vous auriez du feu s’il vous plait. »

Il la fixait du regard, et Johanna détestait ça. Cela lui rappelait les yeux de Jake posés sur elle. Mais mieux valait ne pas y penser.
Elle acquiesca d'un mouvement de tête et, baissant les yeux, fouilla dans l'une des poches intérieures de son manteau.
Elle en sortit une petite pochette d'allumette qu'elle tendit à Leone. Relevant la tête, elle lui adressa un regard meurtrier et lança d'une voix glaciale.

« Je vous prierais de ne pas me fixer de cette façon, Mr Leone. »

La phrase avait tranché le silence à la façon de la lame d'une guillotine.

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Il saisit le paquet d’allumettes du bout de ses longs doigts et en prit une pour allumer sa cigarette. Il plaça sa main devant pour qu’elle ne s’éteigne pas et aspira quelques bouffés avant de recrachés la fumé par le nez. Tout en faisant cela il avait gardé son sourire à la fois amusé et inquiétant. Alessandro avait détourné ses yeux de la jeune femme et se mit a regarder dans le vide pendant qu’il repoussait les allumettes vers elle en les faisant glisser sur le bar. Il se montrait moins méfiant, car ce visage il l’avait vu chez les Caldes, même s’il ne se rappelait plus de son nom il était au moins sur qu’elle n’était pas là pour chercher les ennuies. Il prit sa cigarette entre de doigts et lui demanda toujours en gardant son calme olympien. :

« Je suis ravi que vous connaissiez mon nom miss, mais il serait peut-être plus polis de me dire le votre vous ne pensez pas ? »

il remit sa cigarette entre ses lèvres et demanda un autre café.

Johanna récupéra sa pochette d'allumettes sans mot dire. Cet homme l'agaçait. En réalité, il était peu de monde qui pouvait se vanter d'être en bons termes avec elle, les colères de la jeune femme étant réputées.
Étrangement, la phrase de Leone lui arracha un "sourire", si l'on peu qualifier de sourire un rictus infime. Elle se tourna vers l'homme.

« La politesse commence souvent par des mots simples tels que "Merci", Mr Leone...» prononça-t-elle d'un ton ironique« Mon nom? Miller. Johanna Miller. »

Elle se retint d'ajouter «Appelée plus couremment Bullet...». Il aurait été stupide de s'afficher dans un endroit public comme le St James. Et, si Leone ne la connaissait pas de nom, il n'aurait qu'à se renseigner auprès des autres membres du clan Caldes.

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Après avoir terminé sa cigarette il l’écrasa sur la coupelle qui avait été amené avec le café qu’il avala en quelques gorgés. Alessandro reposa la tasse Ensuite il claqua des doigts et demanda l’addition avant de reposa la tasse doucement et sorti un billet de sa poche qu’il posa sur le bar. En attendant que le patron viennent le prendre il se leva mis ses gants avec beaucoup d’intention ainsi que son chapeau et prit sa mallette. Ayant récupéré sa monnaie il se baissa légèrement vers Johanna et lui dit doucement à l’oreille.

« Bien, je pense que nous ne tarderons pas à nous revoir miss, au… « Boulot » »

Il se redressa fit un petit signe de la main au patron et prit la porte rapidement en espérant pouvoir se défouler sur quelqu’un dehors…

[La suite dans: Planque d'Alessandro Leone]

La jeune femme acquiesca légèrement, d'un signe de tête, puis, sans prêter plus d'attention que ça à Leone, finit son café. Elle n'avait plus soif, pas très faim, seulement envie d'être seule. Elle sortit de sa poche un billet de 5 dollars et le coinça sous la petite assiette. Il était 11h05 à l'horloge du café. Johanna renfila ses gants, son manteau et son chapeau, puis descendit à bas de la chaise. Elle reboutonna soigneusement son manteau puis sortit, après avoir salué d'un geste la serveuse.

*J'ai des balles à racheter, moi, et vite, si je ne veux pas me retrouver complètement à sec...*

S'éloignant dans la rue, en direction de son appartement, Jo se rappela qu'elle devait valider un contrat pas plus tard que le lendemain. Il était temps, en effet, qu'elle réapprovisionne son stock de balles...

[La suite dans: Appartement de Johanna]

Il avait suivie là discussion des deux personnes en silence, son visage sans cesse caché sous ce chapeau et derrière la fumé de son cigarillos. Il avait déposé un billet sur le comptoir et s'était vue apporter le verre d'eau demandé. Il l'avait bu à petites gorgées. le temps était passé et lui était resté ainsi assis, ne tournant la tête que rarement vers la porte d'entrée avant de revenir au comptoir. On ne l'avait entendu et l'on continuait à ne pa l'entendre.

Il était seul au comptoir, quelques personnes prennaient leur café du matin bien que midi s'approchait. Il soupira et finit son verre. Il devait trouver une chambre pour...il ne savait combien de temps. Il en avait beaucoup pour lui. Il devait trouver une personne qui pourrait le renseigner.

Il écrasa la fin de son cigarillos. Se levant il rajusta son col et son chapeau puis d'un signe au serveur il disparut derrière la porte qui se referma en silence.

[La suite dans: Avance sans savoir]