[Le café St James] Soirée-spectacle

Andrea disserta un peu sur l'attitude qu'Eloise devait probablement avoir quand elle rencontrait une garçon, mais Kraig restait campé sur ses positions, il garderait quand même un oeil sur le petit couple pour voir si le garçon n'allait pas avoir les mains trop balladeuse.

"T'as peut être raison, n'empêche que je jeterai des petits coups d'oeil quand même. Ce n'est pas Eloise qui m'inquiète, mais les hommes peuvent parfois être très persuasif, et comme elle veut devenir chanteuse, il pourrait utiliser cette faiblesse. Et puis si elle a besoin je lui botterai les fesses à ce blanc-bec."

Soudain Andrea remarqua la nouvelle cliente qui était entrée dans le café St James, la patronne adressa un clin d'oeil à Kraig. Puis en reprenant ce que le videur lui avait dit pour ranger la salle, il se dit à lui même.

"Un ange... ouais tu parles."

Puis en prenant une autre cigarette, il se dirigea vers la porte pour s'adosser à l'encadrement tout en fumant.

Lilly vit arriver la patronne.

*Ah, enfin !*

Elle sourit et répondit :

"Noir avec un sucre, s'il vous plait."

Elle jeta de nouveau un coup d'oeil sur le videur et vit qu'il fumait. Elle demanda alors à la patronne du café :

"On peut fumer, ici ?"

Sans même attendre la réponse, elle sortit ses cigarettes fines, mais elle eût quand même la présence d'esprit d'attendre la confirmation pour en allumer une. Elle avait pris un briquet qui traînait sur une table, chez elle. Un briquet en argent. Pas celui de son père, non, il appartenait désormais à Lyam, son frère. Non, un autre briquet qui y ressemblait.
Son regard resta ancré dans celui de la patronne tandis qu'elle attendait son café.

Depuis que Matou était partie pour se préparer, elle avait eut le temps d'enfiler son costume de scène, même s'il était particulièrement long à mettre. C'était un kimono léger rouge sang, qui aurait pu paraitre simple si le noeud situé dans son dos n'avait pas la forme d'un papillon vert mauve et orange et si elle ne portait pas des gants en dentelle noire.

Lorsqu'elle entendit quelqu'un entrer dans les cuisines, Matou était en train d'accrocher dans ses cheveux une immense pince en forme de papillon aux couleurs du noeud du kimono.
Elle vérifia que la pince tenait bien en place quand elle entendit qu'on frappait à la porte et qu'on lui demandait si tout allait bien.

"Je n'ai besoin de rien." répondit-elle d'une voix assez forte pour se faire entendre. "Mais merci. C'est gentil d'être venue pour me le demander..."

Puis elle laissa enfin ses cheveux tranquille et sortit son nécessaire à maquillage...

Andrea sourit à la femme qui était assise au comptoir. Cela la faisait toujours sourire lorsqu'elle rencontrait des gens qui aimaient le café au naturel, ou presque. Ce n'était pas un sucre qui allait faire une grosse différence. La jeune gérante s'empressa de lui préparer son café, puis la cliente lui posa une question, à laquelle elle répondit, le sourire encore aux lèvres.

- Eh bien, normalement je ne le permet pas. C'est pourquoi l'homme là-bas est allé fumer à l'extérieur. Mais comme cette soirée est spéciale et qu'il y aura beaucoup de monde, enfin j'espère, ce sera beaucoup plus pratique pour les fumeurs de rester dans le café. Ils ne manqueront rien du spectacle de cette manière.

Elle posa son regard sur la cigarette que tenait la cliente puis lui dit, gentiment:

- Vous pouvez donc fumer dans mon café, mais ce sera bien une des seules fois! Et quand même, c'est dommage d'avoir commencer à fumer à votre âge!

Andrea secoua la tête, puis dit, sur un ton rempli de remords:

- Excusez-moi. Je n'ai pas à vous dire quoi faire de toute façon. C'est juste que je connais une femme qui a gâché sa beauté à cause de cela.

C'est avec un sourire que Lilly lui répondit.

"Je vous remercie, c'est très gentil à vous de vous inquiéter de ma santé, mais cela fait déjà deux ans que je fume..."

La jeune femme trouvait décidément la patronne bien sympathique. Elle regarda la porte, puis son regard revint sur son interlocutrice.

"Je peux aller dehors en attendant, si vous préférez..."

Elle ne se dandinait plus sur sa chaise, c'était terminé. Plus de stress. En fin de compte, elle était plutôt bien accueillie, ici.

Lilly tendit la main à la patronne avenante et lui sourit de nouveau.

"Je me nomme Lilly. Lilly Spence."

Éloise était toujours devant la porte de Mme Saito quand celle-ci lui annonça qu'elle n'avait besoin de rien. Éloise ne fit qu'une coute réponse ayant conscience qu'elle se préparait et elle ne voulait aucunement la déranger.

-Très bien, cela fait plaisir, et surtout n'hésitez pas si vous avez besoin de quelques chose!

Éloise poussa un léger soupir. Elle aurait tant aimé être actrice ou même chanteuse, même si sa voix ne lui permettait pas. Mais, au moin, le bon côté des choses, c'Est qu'elle était tout de même près des artiste dans le café St-James lors des spectacles.

Lorsqu'elle se tourna quand elle entendit une autre voix que celle de James ou de la patronne, elle vit une jeune femme, très belle pour sûre et bien préparée. De la façon dont lui parlait la patronne et d'arpès les chics habits que portait la dame, Éloise en conlcue qu'elle était sûrement dans le spectacle qui aurait lieux ce soir.

*J'ai tout de même hâte de le voir ce spectacle ^^ *

Il était sûr qu'elle ne pourrait pas le regarder attentivement, car elle aurait à servir les spectateurs, mais dans ses rares pauses, ou même tout en travaillant, elle pourrait sûrement réussir a écouter quelques bout de ce spectacle.

Voyant qu'il ne restait plus grand chose à faire, que Andy avait l'Air occupé avec l'actrice et que James et elle semblait en discition, elle ne fit que s'asseoir bien sagement à une table, plutôt dans un coin isolé du café, mais assez près de la loge de Mme Saito au cas ou elle aurait besoin de quelque chose.

Lou Anne ne s'occupait en rien de ce qui se passait autour d'elle. La rédactrice était trop concentrer sur son journal pour faire quoi que se soit d'autre. Ses doigts semblaient volé sur son petit dactylo et son café descendait a la même vitesse. Quand elle eu fini l'un comme l'autre, Lou se leva et remarqua pour la première fois les nouvelles personnes arrivées. Elle entraperçu Éloise a laquelle elle fit un signe d'aurevoir et prit son manteau et partit du café.

suite Kants Éditorial

Éloise afficha un petit sourire à Lou Anne et la regarda sortir. Elle fut contente que celle-ci se rapelle d'elle, simple serveuse. Elle fut plutôt touchée de cette attention.

Elle aurait bien aimée aller demander si elle avait encore quelques chose a faire en attendant que les autres clients arrivent à la patronne, mais elle voyait bien que celle-ci était largement occupée dans une grande conversation avec une actrice et Éloise ne voulait nullement les déranger.

Elle soupira un peu. Elle avait tout de même hâte que les gens arrivent et que ce spectacle commence. En fait, elle avait surtout très hâte au spectacle...

Ce n'était pas le premier auquel elle allait assister, mais tout de même un de plus parmis les peu nombreux d'avant.
Elle resta donc assise patiament, regardant l'action qui se passait au travevrs la pièce.

"Bonsoir." répondit Clyde avec un rapide sourire.

Toute l'après-midi, Clyde avait téléphoné à droite, à gauche. Il avait du passer par Londres et contacter le superintendant de Scotland Yard qui avait pu lui-même le mettre en contact avec des gens plus importants. Au bout de longues heures de dialogue et un travail important de persuasion, Clyde avait réussit a obtenir son contrat, qu'on lui avait remis en mains propres. Clyde avait discuté avec tellement de gens important en si peu de temps qu'il en avait le tournis.
Heureusemet, il avait préparé le terrain, sinon, quelques heures n'auraient jamais suffi pour obtenir ce qu'il voulait. Mais il avait au final réussi à faire en une semaine ce qui aurait du durer des mois...

Clyde préférait attendre le début du concert avant d'entrer dans le vif du sujet. Pour l'instant, trop de gens pouvaient suivre leur conversation.

"J'ai votre contrat." dit-il comme il aurait dit qu'il venait de finir un marathon.

Clyde sortit doucement quelques feuilles de papier de son veston et les fit glisser discrètement vers Ayelen pour qu'elle puisse lire son contrat.

"Ce contrat est très particulier... On ne vous fera pas de difficulté pour votre âge."

Clyde observa les alentours. le café venait d'être refait et il ne s'en était même pas rendu compte : l'ambiance était beaucoup plus chaleureuse, à présent.
le policier se demanda si l'on attendait encore beaucoup de client et quand le concert commencerait.

Mais pour l'instant, Ayelen lisait son contrat, il n'y avait pas lieu de s'impatienter.
Normalement, Clyde s'était arrangé pour que les conditions d'Ayelen soient acceptées et qu'elle figure dans le contrat... Il s'imaginait mal en train de recommencer tout son trafic pour modifier le contrat, il espérait donc qu'il n'y ait rien qui dérange la jeune femme dans son contrat.

Il avait aussi été convenu que ce serait Clyde qui s'occuperait de communiquer les ordres et les mission à Ayelen. C'était sûrement mieux ainsi : moins de personne étaient dans la confidence, mieux c'était.

Matou finissait de se peindre les lèvres, penchée en avant vers un miroir. Elle recula et observa le résultat final. Elle eut un sourire satisfait, réajusta de quelques millimètres sa grande pince à cheveux en forme de papillon.

Elle se dirigea vers la salle du café, écarta doucement un rideau qui séparait les cuisines du reste du café et jeta un coup d'oeil. Matou eut une petite moue boudeuse, il y avait moins de clients que prévu... peut-être que d'autres arriveraient plus tard.

Mais la chanteuse pensa qu'il ne fallait pas tarder plus. Elle aperçut le pianiste qui venait d'arriver et qui s'installait en toute hâte à son instrument.
Le regard de Matou croisa celui d'Andrea. Elle lui fit un petit signe de la main pour qu'elle s'occupe de l'éclairage.
Quelqueslumières de la salle s'éteignirent et la scène improvisée s'éclaira.

Maru attendit que l'attention des clients fut attirée par e changement d'éclairage et elle écarta complètement le rideau pour monter sur la petite scène et s'approcher d'un élégant micro sur pied posé au milieu de l'estrade.

"Bonsoir à tous." prononça-t-elle avec un sourire excquis. "Je vous souhaite la bienvenue à notre petite fête. Si nous sommes là, ce soir, c'est pour souhaiter la bienvenue à la nouvelle propriétaire de notre café bien aimé, le St James. Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, veuillez féliciter comme elle le mérite Miss Andrea Lawkin!"

Après avoir indiqué d'un geste élégant Andrea, elle se mit à applaudir avec enthousiasme pour montrer l'exemple.

ayelen entendit une femme parlait alors elle se retourna. Elle était vraiment jolie, ce devait être la chanteuse.
Elle n’avait même pas remarqué que le café ait changé de propriétaire. Cela pouvait être gênant dans l'avenir. Elle applaudit avec les autres clients.

"je trouve que c'est une très belle femme. Akami peut lui en vouloir! Tu ne trouves pas? Ah c'est vrais tu ne fréquente pas ce monde là "

Clyde ne comprit pas sur le coup la remarque d'Ayelen.
Puis lorsqu'il comprit, il sourit et répondit :

"Détrompez-vous, nous avons pas mal d'indics dans cette profession. Les prostituées voient beaucoup de monde et savent beaucoup de choses..."

Il regarda à son tour du côté de la scène.
La chanteuse, tout en finesse, enveloppée dans son pseudo-kimono, ses cheveux longs noirs et fins, était effectivement jolie.

"C'est vrai qu'elle est jolie..."

Mais Clyde ne préféra pas insister sur le sujet, de peur de vexer Ayelen. C'est vrai, on invitait pas une jeune femme à un concert pour lui dire à quel point la chanteuse était jolie...

(Yippi Maru tu es revenue et en plus on a de la compagnie! ^-^ )

Éloise qui était restée assise à son siège durant tout ce temps et qui s'était quelque peu perdue dans ses pensées n'avait pas vue les deux clients entrer.

*Merde je rate un autree pourboire... Faudra apprendre à être moins lunatique la prochaine fois Éloise! *

Elle les regarda un instant l'homme et la jeune femme. Décidément, elle connaissait le garçon uniquement de vue étant donné qu'il était de la police, mais pour ce qui était de la femme, elle ne la connaissait pas du tout. La jeune serveuse aurait bien été tentée de se lever et d'aller les voir, mais d'après ce qu'elle avait pue observer, ils étaient déjà servit. mais, peut-être aurait-ils besoin de quelque chose plus tard dans la soirée qui sait?

Lorsqu'elle vue les lumières baisser légèrement pour finalement se tourner vers la scène, Éloise ne put s'empêcher de rire nerveusement, assez hçative que le spectacle commence. Elle qui avait tant rêver de théâtre! Bien qu'elle ne pouvait qu'observer et certainement jamais monter sur scène, elle était tout de même heureuse de voir quelque représentations. C'était en partie pourquoi elle avait décidément de travailler ici.

Elle applaudit avec les autres et se leva de son siège, se dirigeant vers la table que Lou Anne avait occupée précédément et commença à la nettoyer.

"Détrompez-vous, nous avons pas mal d'indics dans cette profession. Les prostituées voient beaucoup de monde et savent beaucoup de choses..."

"Alors si elle vous raconte se qu'elle font c'est qu'elle ne sont pas des bonnes prostitué. Si tu connais un peu ce monde akami cho ça te dit quelque chose? La favorite de tous les hommes de cette ville. Dit elle avec un ton ironique. Mon patron le plus sérieux, celle qui m'a toujours bien payé."

Ayelen regarda Clyde

"Tu as bien calculé ton coup, tu viens de sauver cette très belle femme. Je ne sais pas si j'airais pu la tuer, dans mon état actuelle!"

Elle se leva

"Je doit m'absenter quelque minute. Je vais juste là."

Elle montra alors la porte pour aller à la toilette. Elle partit rapidement sans déranger les autres personnes. Elle rentre dans les toilettes et ferma la porte. Elle enleva son haut, pour regarder sa blessure. Elle avait senti une douleur quand elle était tombée avec clyde. Son bandage était rouge, la plait c'était un peu recouvert. Mais la tache de sang n'était pas assez grande pour qu'ayelen s'inquiète. Mais si à un moment ou un autre ça tournait mal, elle n'allait pas être en grande forme. Elle remit son haut et retourna à sa table avant que le spectacle commence.

Ce soir-là, après avoir passé toute la journée à suivre des clients moroses dans le neige, le froid et les couloirs administratifs, le jeune Autumn avait deux besoins profonds : Frapper quelqu'un à grands coups de chaîne et boire un bon café. D'un commun accord avec lui-même, il décida que l'un de ces besoins avait un avenir ... et l'autre pas. La seule question était de savoir duquel précisément il s'agissait. Il était profondément plongé dans ce genre de réflexions quand le destin finit par choisir pour lui : au hasard de ses déambulations dans la basse-ville, ses pas l'avaient porté devant un café rutilant qu'il ne connaissait pas, le Saint-James. Il marqua un temps d'arrêt pout savoir laquelle de ses pulsions il allait accomplir dans cet établissement, mais, amusé par les éclats de voix et les bribes de chanson qui en sortaient, il se décida pour un capuccino. Il poussa sans difficulté la lourde porte comme s'il se fut agi d'un rideau, et se trouva à l'intérieur.

Il ne put retenir un frisson de plaisir en rentrant, car, autant dehors le temps était plus que maussade, voire franchement glacial, autant à l'intérieur il régnait une douce chaleur presque un peu moite, qui le récompensait en quelque sorte de sa marche sous la neige. Il embrassa la salle d'un court et discret regard circulaire, et ses yeux restèrent accrochés un long moment sur la jeune chanteuse d'une beauté renversante qui se produisait ce soir-là. Il crut reconnaître dans son visage celui de l'affiche qui encombrait les palissades et les murs de Kanst, avec un nom de scène comme Chaton, ou Matou, ou Minou ...

*Elle est bien plus belle en réalité !* pensa-t-il un instant.

Après cet examen sommaire de l'assistance, il se dirigea sans hâte vers le zinc et s'appuya sur un tabouret, avant de commander d'une voix douce mais d'un timbre un peu trop aigu pour sa taille :

- Un cappuccino avec beaucoup de crême, siou'plaît.

Lorsqu'on lui apporta son breuvage, il entreprit d'abord de façon enfantine de répartir à l'aide de sa cuillère la crème de façon homogène, puis de souffler sur le breuvage jusqu'à ce qu'il n'en émane plus de fumée. Puis, se rendant compte de l'ineptie de cette initiative, il porta la tasse à ses lèvres et commença à la boire par petites gorgées, avec un plaisir visible. Lorsqu'il eut fini, il la reposa sans à-coups et sortit de son imperméable une cigarette qu'il fuma doucement, comme pour faire durer le plaisir. Puis, envahi par la chaleur du café, il se mit tout simplement à écouter la chanteuse, abandonné à ses pensées.

Matou observa, du coin de l'oeil avec satisfaction, un nouveau client entrer dans le café St-James alors que des applaudissements nourris saluaient la nouvelle gérante.

Lorsque les applaudissements cessèrent, ce qui mit un certain temps à la grande joie de Matou, elle reprit la parole, le regard pétillant de bonheur. Décidément, elle ne se lasserait jamais de son travail.

"Merci. Et maintenant, passons aux choses sérieuses..."

Matou recula un peu et claqua des doigts. Aussitôt, le pianiste se mit à jouer un air assez lent mais dont il était facile à deviner qu'il ne durerait pas...



La voix de Matou s'était enfin élevée pour chanter sur un rythme très lent. Cette voix était plutôt grave pour celle d'une japonaise, et cela donnait un effet d'originalité unique.

La musique marqua une légère pose et repartit à une vitesse beaucoup plus importante. La lente mélodie laissa place à un air entêtant et entraînant, bien rythmé.

"Merci. Et maintenant, passons aux choses sérieuses ..."

Autumn écouta la mélodie d'une lenteur lancinante qui venait de commencer avec un sentiment bizarre, qui mêlait l'étrangeté à la familiarité. Il était sûr d'avoir déjà entendu cette chanson quelque part, dans son enfance peut-être ... Mais comment dans l'Angleterre Victorienne eut-il pu entendre une chanson de cabaret américaine ? L'absurdité d'une telle hypothèse lui sauta aux yeux. Sans surprise, il sentit le tempo de la musique augmenter brusquement et un air entraînant commencer. La sensation d’intimité du jeune homme se maintenait, tandis qu’instinctivement, il battait la mesure avec sa botte le long du bar. Des images du bureau d’immigration à Ellis Island lui revinrent, puis celles de La statue de la Liberté émergeant du brouillard comme la figure de proue de la ville qui jamais ne dort. L’impression se précisait, évoquant pour lui ses premiers jours dans le nouveau monde, ses difficultés, ses amitiés, sa surprise croissante dans la forêt d’immeubles des grandes villes de l’Est ... Un peu de nostalgie se lisait maintenant sur son visage, et la tristesse de se rendre compte que l’on est seul dans une lointaine contrée inconnue le submergea. Il commanda un second café et fit un quart de tour sur son tabouret pour observer la chanteuse qui entonnait maintenant :


Il jeta un coup d’oeil rapide à sa montre. *Le dernier Tram’ s’en va ... Tant pis, je rentrerai à pied, j’ai envie d’entendre la fin de cette chanson*