[Le café St James] Nouvelle gérante

Le nouveau client était en fait le petit Patrick, qui ne trouvait pas d'endoit pour se chauffer sous le froid glacial de l'hiver, était entré à l'intérieur du premier bâtiment qui s'offrait à lui. Le jeune garçon regarda les environs pour se situer, il était déja venu à cet établissement une fois ou deux, et l'odeur du café ne lui était bien sûr pas inconnue. Il approcha un peu vers le comptoir, remarquant aussitôt la propreté de la salle.

*On dirait que quelqu'un avait ciré le plancher durant des heures! Je déteste ça! Une chance que j'ai mes super bottes sales!"

En effet, les bottes quelques peu trouées du garçon étaient extrêmement sales, tout comme le reste de son habillement. Il y avait un mélange affreux de boue, de neige et quelques mégot de cigarettes étaient collées à l'habit de Pat, sûrement dû au fait qu'il dormait dans les ruelles assez malpropres de Kanst.

Une fois enfin assie sur le banc du comptoir, Patrick regarda subtilement, regardant tous ses traits, sa grandeur, la longueur de ses cheveux, etc. jusqu'à ce qu'elle se dessina parfaitement dans son esprit. Il comptait absolument à savoir le plus de choses possibles sur le plus de personnes possibles s'il veut faire tout de suite le rapprochement entre tel événement et telle personne. Le jeune homme ferait un excellement détective, mais n'étant jamais allé à l'école, le jeune devait seulement trouver quelques potins croustillants.

"Bonjour madame."

Patrick lui avait dit ça sur un ton dur, indifférent. Mais au moins il ne se faisait pas passer pour un impoli, même si c'était parfaitement le contraire.

Juste au moment où la cafetière laissa tomber la dernière goutte de café dans la tasse d'Andrea, un jeune garçon, duquel se dégageait une forte odeur inconnue -et tout compte fait, c'était mieux qu'on n'en connaisse pas la source- s'était assis sur un des bancs devant le long comptoir. Il lui adressa rapidement la parole, sans impolitesse ni gentillesse. Il avait l'air d'un dur, mais aussi d'un garçon complètement perdu dans toute cette société débile. Andrea fut prise de chagrin pour lui, jusqu'au moment où elle remarqua les traces sales laissées par ses bottes sur le carrelage fraîchement lavé. Sans même lui répondre par un amical "Bonjour", elle se mit à vociférer.

- Non, mais ça va pas la tête! Le plancher là... Il était tout propre! Va falloir tout recommencer!

Elle avait parcouru tout en parlant le chemin qu'avaient créées les bottes pleines de boue et de gadoue en pointant ici et là des tas plus gros que les autres. Elle revint rapidement devant le jeune homme et lui dit sur un ton ferme et qui se voulait menaçant:

- Si jamais tu remets les pieds ici avec tes bottes aussi sales, tu peux être certain que tu vas te rappeler de moi jusqu'à la fin de tes jours! Et tes fesses vont se rappeler de mon pied, ça tu peux l'croire!

Elle retourna vers sa tasse de café et avala une grosse gorgée en fermant les yeux. Peut-être que cela la calmerait, ou bien ça serait le contraire. Une idée lui vint alors en tête. Étant donné l'habillement qu'avait le jeune homme et la saleté ainsi que la puanteur qui émanait de lui, Andrea pensa qu'il devait vivre dans la rue.

* Ce n'est sûrement pas le seul, malheureusement... *

Reprise aussitôt par un élan de pitié, elle lui demanda, sur un ton plus aimable que celui qu'elle avait utilisé pour les deux dernières phrase qu'elle lui avait dit:

- Si tu veux, je pourrais te donner quelques sous si tu me ramasses tout ça, par terre...

Le jeune garçon regardait la femme bizarrement lorsqu'elle s'est mise à lui crier dessus à cause de la saleté. Elle semblait très furieux et attachée à la propreté, une vriae maniaque quoi!

*C'est pas elle qui doit vivre dans la rue, ça se voit!*

Il souvait des yeux la dame qui lui montrait les plus grosses taches, puis prit un air de pitié, juste pour ne pas faire ce travail dégradant et totalement bénévole. Et la dame avait dû avoir vraiment pitié, car elle lui donna de l'argent contre ce petit service. Pris d'un soudain excès de rage, Patrick se leva de son banc et s'approcha dangeureusement de la gérante, les poings fermés.

"Écoutez-moi bien, maniaque de la propreté, j'avoue que cette saleté vient de moi, mais ce n'est vraiment pas de ma faute! Vous seriez dans le même état que moi à cette heure-ci, et peut-être pire, car au moins j'ai un job, peu payant, mais un job quand même. Mais bon, puisque c'est moi qui a fait ces taches, j'accepte de laver pour vous, mais pas besoin d'avoir pitié de moi! Je ne suis plus un bébé! Gardez donc votre argent! Moi j'en veux pas!"

Encore furax, le jeune garçon alla chercher l'éponge et le savon qui se trouvaient dans les cuisines (à force de venir ici, il savait exactement les endroits pour trouver tout ce qu'il voulait), revint vers la gérante, se pencha par terre et commença le nettoyage. Les taches qu'il avait fait étaient très résistantes, il avait de la misère à enlever complètement la saleté.

Andrea prit quelques bonnes respirations pour se calmer, puis une gorgée de son café qui finalement n'était peut-être pas si bon que ça. Pas assez fort. Elle vida la tasse dans le minuscule évier qui était tout près d'elle et la posa ensuite à côté, là où s'empilerait de la vaiselle toute la journée si elle n'y prêtait pas attention et ne l'amenait pas directement en cuisine. Elle se rendit alors compte de la soi-disant insulte qu'elle venait de faire au garçon. Évidemment, prendre les gens en pitié n'était peut-être pas une bonne chose à faire, mais ses intentions n'étaient pas du tout pour mal faire.

- Excuses-moi, je crois que je suis seulement un peu stressée à cause de ce boulot. Je viens d'arriver ici, et c'est la première fois que je dois gérer un endroit à moi toute seule. Mais bien sûr, tout ça ne t'intéresse pas j'imagine...

Elle s'était accoudée au comptoir, puis, voyant que certaines taches ne partaient pas facilement, elle se dirigea vers les cuisines pour prendre du dégraissant et s'approcha du jeune homme, encore occupé à frotter comme un forcené.

- Tiens, avec ça les taches devraient mieux partir.

Et comme elle se sentait coupable, et qu'elle n'avait rien d'autre à faire aussi, elle alla se chercher une éponge et revint pour frotter elle aussi. Le silence devint agressant, si bien qu'elle lui posa une question, ne sachant pas s'il allait lui répondre ou pas.

- Dis-moi, c'est quoi le job dont tu parlais tout à l'heure?

Elle lui fit un petit sourire qui se voulait amical, et qui demandait tout son pardon à cause de son comportement de tout à l'heure.

Trop concentré à essayer d'enlever les taches du parquet, Patrick n'avait pas remarqué le détergent que la gérante avait posée à côté de lui. Il se contenta de faire un pet grognement pour la remercier. Par contre il sursauta en la voyant à ses côtés, en train de nettoyer SES taches alors qu'elle lui avait presque sautée dessus juste pour qu'il le fasse. Le jeune homme déviseaga la jeune femme quelques secondes avant enfin de s'apercevoir qu'elle lui avait posée une question. Patrick détourna le regard de Andrea pour regarder ce qu'il faisait avant de rétorquer:

"Ça ne te regarde pas."

*Non mais! Comme si je le dirais!*

Il avait dit ça froidement, juste pour qu'elle sache qu'elle ne doit plus jamais reposer cette question. Pat continua le lavage en frottant encore plus fort le plancher, comme s'il voulait disparaître en dessous. Le silence était trop pesant. Finalement, le jeune homme se décida à cesser ce manque de bruit.

"Ça fait longtemps que vous travaillez ici? Je ne crois pas vous avoir vue ici dernièrement..."

Tout en frottant, Andrea se demanda quand est-ce que d'autres clients allaient arriver. Elle trouvait le garçon plus ou moins sympathique, il était même presque arrogant et très impoli, chose qu'elle n'aimait pas vraiment chez les gens. En plus, ils ne se connaissaient même pas, il aurait dû montrer encore plus de politesse envers elle, non mais! Bref, elle se contenta de son nettoyage car au moins, elle n'aurait pas à se taper le plancher au grand complet à elle toute seule, surtout qu'elle aurait sûrement à le laver encore ce soir, à la fermeture, vu la neige qui tombait dehors. Elle commençait à se lasser de cette poudra blanche qui n'arrêtait pas d'atterir à longueur de journée! Les premières fois, c'était bien, mais on se tanne vite de cette température!

Andrea se rendit alors compte que le garçon lui avait répondu, sur un ton auquel elle s'attendait, bien évidemment. Pourquoi lui aurait-il dit ce qu'il faisait dans la vie? Il n'avait peut-être pas envie d'en parler, tout simplement. Ou bien était-ce un job plutôt de mauvais goût, si on peut s'exprimer ainsi. Dans ce coin perdu, ça devait courir les rues!

- Bon, bah c'était juste une question, pour détruire ce silence pesant...

Elle soupira, vraiment agacée par le comportement du jeune homme envres elle. Bien sûr, il n'était pas obligé de l'apprécier, mais quand même, il y a des limites! Elle parut par contre contente de voir qu'il semblait s'intéresser au pourquoi elle était ici, elle, dans ce café.

- Eh bien, je suis arrivée ici il n'y pas très longtemps et j'ai eu ce job il y a quelques jours à peine, c'est pourquoi tu ne m'as pas vu ici avant.

Elle frotta rapidement et avec force une tache qui résistait au dégraissant, puis finit par la faire disparaître. Elle leva ensuite la tête vers le jeune homme et lui dit:

- Pendant que j'y pense, si tu es entré ici, c'est que tu devais vouloir quelque chose à boire ou à te mettre sous la dent. Veux-tu quelque chose en particulier?

Elle se leva et marcha vers le comptoir, décidée à montrer plus de politesse que le jeune homme.

Tout en frottant le plancher pour essayer d'effacer une des plus grosses taches, le petit Patrick réfléchissait aux meilleurs moyens pour faire parler quelqu'un, de la manière la plus subtile à la plus forte. Il faisait ce palmarès dans sa tête quand il n'avait rien à faire, comme à cet instant. Enfin, jusqu'à ce que la tache soit complètement disparue. L'ado alla s'occuper d'une autre tache quand il remarqua que toutes les marques avaient disparues. Content et étinné à la foi, le garçon se leva, s'étira et s'installa sur le banc qu'il s'était installé tout à l'heure.

*Ah! Enfin terminé! Je vais pouvoir me reposer un peu!*

Mais à peine il commençait à se reposer, la gérante lui demanda ce qu'il voulait à boire. Le jeune regarda dans ses poches; il n'avait pas d'Argent. C'est vrai que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas travaillé. Comme réponse à la dame, Patrick pointa le plancher totalement propre, si ce n'est que quelques traces très tenaces.

"J'ai bien nettoyé ton stupide plancher, tu pourrais au moins me donner un café corsé gratis, je le vaux bien!"

Andrea observait attentivement son plancher qui commençait à reluire comme lorsqu'elle était entrée dans le café, plusieurs minutes auparavant, peut-être une demie-heure. Elle sembla contente de voir que le garçon travaillait bien, au moins, elle qu'elle n'aurait pas à repasser après qu'il ait terminé. Par la suite, elle explora les armoires qui contenaient les sachets de différents café. Tout ça avait l'air délicieux, mais elle devait résister à l'envie de tous les goûter. Le jeune homme termina son nettoyage puis revint s'asseoir au comptoir, à la même place qu'au début. Il lui envoya une grève réponse, toujours sur le même ton évidemment, cela donnait même l'impression qu'il n'était pas capable de parler autrement.

- C'est vrai, tu mérites bien ça. Alors, tu le veux vraiment très corsé, ton café?

Elle sortit une tasse blanche et une soucoupe de la même couleur puis les plaça sur un plus petit comptoir, près de la machine à café. En se retournant vers le jeune homme, elle remarqua les deux éponges, le dégraissant et le savon encore par terre, où se trouvaient les taches quelques instants avant. Elle s'y dirigea et les ramassa en vitesse pour aller les déposer à une place quelconque dans les cuisines. Lorsqu'elle revint, elle demanda au jeune homme:

- Dis-moi, est-ce que tu es toujours comme ça, avec ce ton si froid et distant?

Elle se fichait pas mal s'il lui répondait ou pas, c'était simplement une question qu'elle se posait. Elle espérait qu'il ne parle pas comme ça à tout le monde car dans ce cas, il ne devait pas être très très apprécié des gens. Peut-être que sa question pouvait sembler grossière, mais avec le ton qu'il utilisait depuis son entrée dans le café, elle pouvait bien se le permettre, non?

Le jeune Patrick attendait patiemment son café corsé. Il tapotait sur le comptoir avec ses ongles sales, ce qui donnait un bruit assez dérangeant sauf pour lui puisqu'il était habitué à toutes les sortes de bruits qui pourraient faire grincer les dents de certains, comme griffer un tableau noir avec des longs ongles. Puis Andrea lui parla. Surpris, Pat arrêta son divertissement pour regarder la gérante, puis acquiessa la tête.

*Au moins, elle va arrêter de parler et va me donner son café...*

Mais Andrea lui posa une autre question, mais cette fois-ci à propos du ton de sa voix. Exaspéré, Patrick regarda la dame dans les yeux et lui répondit avec une voix loin d'être la sienne, une voix plus douce, moins connue des autres.

"Ça dépent des personnes, si je les connais ou non. Au début, je me méfie, mais comme vous avez l'air d'une gentille dame, je cesserais de me montrer agressif. Par contre, je suis aussi calme quand je travaille..."

Il se tut et regarda soudainement ses souliers qui semblaient très intéressant tout d'un coup. Puis, sans détourner le regard de ses pieds sales, le jeune homme ajouta:

"Il vient, ce café?"

Andrea arriva donc avec ce café, mais le garda dans ces mains en écoutant les paroles du jeune homme. Il avait tout d'u coup l'air plus aimable et poli, et aussi plus sympathique. Un sourire se dessina sur ses lèvres et elle émit un petit rire qui ne se voulait pas moqueur du tout. En voyant l'expression qu'il avait en regardant ses souliers, elle n'avait pu s'empêcher de rire, c'était plus fort qu'elle. Elle lui dit alors, sur un ton tout aussi gentil:

- Tu vois, ce n'est pas bien compliqué de démontrer de la gentilesse avec les gens, mais je comprend pourquoi tu agis de la sorte. T'es tout pardonné!

Elle lui fit un clin d'oeil et lui tendit enfin son café.

- Tiens! Le voilà. J'espère qu'il sera à ton goût.

Elle était contente de voir qu'il avait réussit à s'adoucir avec elle. Il avait l'air d'être un jeune homme très intéressant et rempli d'un caractère qui réserve toujours des surprises. C'est ce qu'elle aimait de la jeunesse d'aujourd'hui. Si elle avait pu, elle aurait vécu la sienne d'une tout autre manière. Elle décida alors que, quoi qu'il puisse lui arriver, elle allait toujours être là pour lui prêter main forte.

* S'il accepte bien sûr... *

À nouveau, son visage fut illuminé par un sourire et à force de regarder le petit boire son café, elle eut (encore) le goût d'en boire un.

* Juste un petit, et pas fort, ça n'fera pas d'mal! *

Elle se dirigea vers la cafetière pour se faire ce qui lui semblait son dixième café, et pourtant, ce ne serait que son deuxième.. À force d'en parler, sa mémoire lui jouait des tours!

Patrick, enfin content qu'on lui offre son café du jour, se lécha les babines et but entièrement son café en une seule gorgée. Le petit sourit et posa son verre sur le comptoir.

*C'est vraiment délicieux!*

"Ce café est exquis! Je pourrais en avoir un autre s'il vous plaît?"

*Je le vaux bien, après tout!*

Puis, n'ayant rien à faire en patientant, Pat regarda sa nouvelle amie se faire un café pour elle. Puis admira les alentours. Le café n'avait pas beaucoup changé depuis le changement de gérante, et pour cause, ça ne faisait pas très longtemps.

*Mais ils pourraient au moins changer la taposserie! J'ai toujours détesté la couleur des murs! Quel mauvais goût! J'espère qu'Andrea va vite changer ça!*

Andrea prit une gorgée de son café tout chaud, un peu trop car elle se brûla un peu la langue, et se leva de son banc de bois. Elle sourit au jeune homme et lui dit, sur un ton amusé:

- Dis donc! Tu bois ça vite! Tu aimes beaucoup le café?

Elle se tourna pour faire face à la machine et plaça les grains réduits en poudre dans celle-ci. Elle déposa une tasse en-dessous de l'endroit où le café frais tomberait et lorsqu'il fut complètement versé, elle retourna vers le comptoir pour le donner au garçon. Elle le vit qui observait le café et vit dans son visage une drôle d'expression. Cela la fit sourire à nouveau et elle ne put s'empêcher de lui demander:

- Toi non plus, tu n'aimes pas la tapisserie hein? Elle est affreuse! Je compte bien remplacer tout ça bientôt. Tu n'aurais pas des idées à me proposer?

Elle prit une autre gorgée, en faisant bien attention pour ne pas se brûler la langue une seconde fois, et reposa sa tasse délicatement dans sa soucoupe blanche. Elle n'avait pas trop songé encore à ce qu'elle ferait, alors des idées ne seraient pas de refus.

Pat cessa de regarder l'affreuse tapisserie et se tourna vers Andrea avec un air heureux sur le visage.

"J'adooore le café! J'en boit depuis que j'ai environ neuf ans et je ne cesserais jamais d'en boire! C'est une sorte de drogue pour moi..."

Puis il prit son deuxième café de la journée dans ses mains et le but presque entièrement, gardant un petit fond pour tout à l'heure, au cas où il voudrait dire des bêtises ou autre. Puis la gérante lui parla de la couleur des murs et lui proposa des idées. Il en avait des tonnes, des idées, mais trop macabres pour un si joli petit café.

"Heu... je sais pas trop... il faudrait qu'il y ait de la couleur, que ce soit accueillant, chaleureux... pas comme cette hideuse couleur saumon! C'est trop affreux!"

Ne voulant pas dire d'autres méchancetés à propos de l'établissement où travaille Andrea, Patrick finit le reste de son café en une seule gorgée.

Dans le visage d'Andrea s'afficha un large sourire. Le jeune homme semblait adorer le café autant qu'elle, c'était un premier point en commun. Elle commençait à beaucoup l'apprécier, ce jeune, d'autant plus qu'il devenait de plus en plus sympathique avec elle. La preuve qu'il ne faut jamais se fier aux apparences. On peut se donner l'air d'un dur tout en étant doux au fond de nous-même.

- Oh! Tout comme moi! Je ne me rapelle même plus quand est la première fois que j'en ai bu, tellement ça remonte à loin! C'est si délicieux!

Elle prit elle aussi une gorgée puis écouta l'idée de jeune homme. C'était ce à quoi elle pensait, restait à trouver quelles couleurs utiliser.

- C'est vrai qu'une touche de couleur pourrait agrémenter le tout. J'avais pensé à utiliser un brun chocolat pour le plafond, du beige pour les murs et puis ensuite ajouter des détails avec un rouge qui mettrait tout en valeur et qui rendrait l'endroit vivant. Qu'en dis-tu?

Dans sa tête, tout ça lui faisait penser aux premiers peuples fabricant ce merveilleux mélange. Elle les remercia du plus profond de son coeur et se mit à rire d'elle-même mentalement pour ce geste étrange.

Patrick regarda Andrea avec intensité tout en se creusant la tête pour trouver des couleurs qui pourraient améliorer l'état du café, qu'il trouvait un tant soit peu vieux et laid, sans oublier une étrange odeur de pourriture mélangée à du café. Puis la gérante se mit à parler de café, un des sujets de conversation préférés de Pat après la nourriture.

"Délicieux, vous dites? Mais c'est totalement exquis! Un merveilleux goût qui te réchauffe le coeur et te réveille d'un bon sommeil réparateur, ça c'est quelque chose! Je te le dis, si jamais je vois la tombe du créateur de ce fameux mélange, j'embrasse sa tombe!"

Il aurait pu parler de café durant des heures, mais Andrea se mit à parler de leur conversation précédente, la déco. Patrick se tourna alors vers la salle et se mit à imaginer tout ce que la gérante lui disait, sans oublier un seul détail.

"Tu sais que ce serait magnifique? Les couleurs donneraient beaucoup plus de beauté, en plus on oubliera l'odeur nauséabonde de moisi!"

[Bon, désolée d'avoir mis tout ce temps à répondre!]

Andrea sourit en écoutant parler le jeune homme qui s'extasiait devant le café et son inventeur. C'est vrai que si elle venait à voir la tombe de cet homme -ou peut-être était-ce une femme?- elle ne pourrait s'empêcher de l'embrasser et de faire un feu de joie autour. Non, sérieusement, elle serait enchantée d'en savoir plus sur l'histoire de ce délicieux liquide revigorant.

- Je crois qu'on pourrait en parler pendant des heures, toi et moi!

Elle écouta ensuite le commentaire du jeune homme sur son idée, et ce qu'il lui dit la rendit ravie, jusqu'à ce qu'il parle de l'odeur de l'endroit. Elle se mit aussitôt à rire.

- Haha! On ne peut pas avoir plus direct que toi, en tout cas! Mais tu as raison, l'odeur est infecte. Je veillerai à changer tout ça. Bon, alors ce n'est pas parce que je veux te mettre dehors, mais j'ai beaucoup de choses à faire ici si je veux que cet café soit présentable. Il y aura un spectable ici ce soir, est-ce que tu vas y assister?

Andrea avala la dernière gorgée de son café puis déposa doucement la tasse sur le comptoir, tout en regardant le jeune homme.

[Il faudrait finir le topic bientôt car il y a le spectacle qui doit vraiment commencer d'ici peu de temps, et comme on n'a pas le droit d'avoir deux topics à la fois, bah faudrait terminer celui-ci...]

Patrick hocha nerveusement la tête en écoutant parler Andrea à propos du café. C'est vrai que si on ne les arrêtait pas, ils conitnuerais ainsi durant des heures, voire même des jours entiers. Sans dormir nin faire de pauses, bien sûr, mais au moins la caféine les revigorera.

*Vraiment, on a trop de points communs! C'est vriament bizarre, on dirait qu'on peut lire dans les pensées de l'autre!*

Mais quand Pat regarda l'heure qu'il était, il se leva en vitesse, bafouilla quelques excuses, écrivit un petit mot sur une serviette de papier puis quitta rapidement le café.

Sur la serviette, on pouvait y lire un petit message écrit en vitesse, avec une écriture peu soignée et avec plusieurs fautes d'orthographe (le petit n'ayant jamais été à l'école avait appris à écrire grâce à l'orphelinat, mais faisait encore plusieurs erreurs):

Citation :

Merci pour le café
Je serais là ce soir

(Je suis pas capable de faire des erreurs volontaires, c'est contre ma nature^^)